« Antigone-Beirut » au Monnot

Ania Temler présente Antigone-Beirut ce soir, demain jeudi 10 et vendredi 11 décembre à 20h30, au théâtre Monnot.
À l'initiative de Paul Mattar, la comédienne et metteur en scène Ania Temler, également enseignante de théâtre et réalisatrice de documentaire, est venue à Beyrouth en 2008 pour diriger la pièce Antigone qui, selon Mattar, avait au Liban une résonance différente. En raison des circonstances, la pièce a été remise à une date ultérieure. Aujourd'hui, après quatre semaines de répétitions intenses auprès d'écoles et dans des institutions publiques, Temler a pu monter cette pièce qui touche à des thématiques taboues au Liban (autorité parentale, violences au sein de la famille, guerre, résistance, martyres...). À travers une lecture contemporaine, ces comédiens suisses et libanais sont parvenus, tout en se nourrissant du quotidien actuel libanais, à donner forme à une Antigone de plus.
Qui ne connaît pas Antigone, cette jeune fille qui a préféré mourir pour une cause plutôt que vivre dans la honte du devoir non accompli? Cette héroïne de Sophocle représentée par la suite par différents dramaturges et auteurs comme Brecht ou Anouilh? Cette Antigone-là qui, contre les vindictes de son oncle Créon, décida, au prix de sa vie, d'accomplir les rites pour son frère Polynice tué par son autre frère Etéocle dans un duel pour accéder au pouvoir?
Antigone-Beirut est un travail collectif où l'échange des idées, nourri des expériences locales vécues, a primé. Avec Khaled Khouri (comédien d'origine libanaise vivant à Genève), Chérine Khoury (diplômée de l'ALBA et ayant suivi des études d'animation à Montréal sans jamais quitter les planches), Alain Saadeh (Université libanaise, qui rejoindra bientôt pour une tournée en Europe le spectacle de Marcel Bozonnet) et Sandra Melhem (3e année de théâtre à l'UL). Ania Temler, secondée par Kristelle Pare, costumière, éclairagiste, scénographe et vidéaste, est parvenue à reconstituer ce personnage intemporel.