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Culture - Théâtre

« L’association culturelle » : le rire allié du talent

On avait oublié le bon rire. Le franc. Le clair. À gorge déployée. La pièce qui s'est jouée durant deux soirées au Tournesol nous l'a rappelé.

Ahmad et Mohammad Malass, Houssam Jleilati, Houssam Skaff, Razmik Dirarian et Wi’am Ismaïl forment une association culturelle à l’image de la société.

L'association culturelle, adaptée du texte de l'auteur guinéen Henri Ovary par Abdallah el-Kafri et primée dans plusieurs festivals, a été une très agréable surprise pour ceux qui croyaient venir assister à une comédie d'amateurs.
Pour parler des défauts des hommes sans vraiment en parler; pour évoquer leurs bassesses et leurs mesquineries sans en rajouter; pour illustrer leurs bouffonneries lorsqu'ils se réunissent, se regroupent et forment des associations, des clubs d'échanges d'idées, rien de mieux que cette comédie simple, sans prétention aucune, qui parvient, à l'image des grands classiques - et là on pourrait sans démesure rappeler des comédies de Molière ou des fables de La Fontaine -, à passer le message sans moraliser et à véhiculer le sens scénique par des moyens on ne peut plus anciens et plus naturels. À savoir, le rire.
Six personnages sur la scène du Tournesol (Ahmad et Mohammad Malass, Houssam Jleilati, Houssam Skaff, Razmik Dirarian et Wi'am Ismaïl) ont, durant une heure, lâché les vannes à la cocasserie la plus désopilante en invitant le public à les rejoindre dans cette soi-disant association culturelle où les débats n'ont vraiment rien qui pourrait être qualifié de culture.
«Des jeunes comédiens encore amateurs, mais issus du théâtre BAB», nous a-t-on révélé à la fin du spectacle, mais le travail sur soi était si grand et l'exactitude du geste et du mot tellement significative qu'il était difficile de croire qu'on avait affaire à des non-professionnels. Du burlesque, certes, et du grotesque, il est vrai, mais n'est-ce pas risible et grotesque que de se réunir tout en se prenant au sérieux pour ne parler que du rapprochement physique des Chinois et des Japonais ou qu'ils aient découvert un jour la viande de porc? Encore plus absurde que ce comité, qui se dit culturel et veut attirer les femmes aux réunions parce que c'est plus croustillant. Et que dire lorsqu'à chaque fois que le secrétaire de l'association veut lire le procès-verbal de la réunion précédente, il y a quelqu'un qui l'interrompt en nettoyant ses lunettes à grand bruit, un autre qui essaye d'éteindre son portable, un autre encore qui s'esclaffe d'un rire communicatif saccadé et un dernier qui couine en «rigolant». Un groupe qui se fait appeler élite et crème de la société, alors que ses réunions ne sont prétextes qu'à des querelles, des chahuts et des sarcasmes. Un modèle de communauté, mais n'est-ce pas le reflet de toutes ces collectivités contemporaines qui ne brassent que du vent ?
Si le rire adoucit les mœurs, la nuit semblait bien douce après avoir participé à la réunion de L'association culturelle.

C. K.
L'association culturelle, adaptée du texte de l'auteur guinéen Henri Ovary par Abdallah el-Kafri et primée dans plusieurs festivals, a été une très agréable surprise pour ceux qui croyaient venir assister à une comédie d'amateurs. Pour parler des défauts des hommes sans vraiment en parler; pour évoquer leurs...

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