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Lifestyle - Rencontre

Maryvonne et Pierre Lambert, parrains du Liban

C'est une histoire simple et pourtant rare. Celle d'un couple de Français qui, au nom de l'amitié qu'ils portent pour notre pays, ont investi temps et énergie dans leur association baptisée Parrainage Enfants Liban. Un grain de sable dans le royaume des initiatives personnelles, peut-être, mais qui permet d'ériger des montagnes d'espoir.

Pierre et Maryvonne Lambert de passage au Liban.

Le salon du Foyer de La Sagesse où Maryvonne et Pierre Lambert nous reçoivent, déjà, en amis est à leur image : simple mais chaleureux, discret mais efficace. Leur sourire vrai et leur sérénité communicative sont un premier beau cadeau, un avant-goût de cette générosité dont ils font preuve à l'égard d'un pays qui n'est pas le leur, mais qu'ils traitent comme un ami de longue date. « Il nous le rend bien, nous assurent-ils d'une même voix. Les gens sont magnifiques et le sourire des enfants nous remplit à chaque fois d'un immense bonheur. »
Car le coup de foudre, devenu avec le temps un attachement profond et inaltérable, remonte aux années 60, lorsque Pierre Lambert, alors ingénieur à l'Électricité de France et consultant auprès de l'Office du Litani, embarque femme et enfants dans ce pays dont ils découvrent vite le miel et l'encens, une douceur inédite dans les rapports humains. Ils y resteront de 1964 à 1968. Il leur faudra attendre toute une vie et de nombreuses guerres, soit plus de trente ans, pour revenir confirmer cette amitié qu'ils n'ont cessé d'arroser depuis la France.

Une action discrète
Le fil, tendu entre nos deux pays, s'appelle « Parrainage Enfants Liban ». Une association créée en 1990 par une Libano-Française, Jeannine Revel, que le couple reprend à la maladie de cette dernière, en 1999. « Il ne s'agit en aucune façon de charité, précise Pierre Lambert, mais d'échanges. D'une aide aux enfants d'écoles chrétiennes. Et de parrainage, nous tenons à cette notion, d'une personne pour un enfant qu'elle accompagne durant sa scolarité, financièrement et affectivement, à travers une correspondance. Cet engagement moral doit se faire jusqu'au bout... Nous tenons également à faire connaître le beau et vrai visage du Liban et promouvoir la francophonie, qui est indissociable de votre pays. »
Le choix des enfants, « il y a tellement de demandes, précise Maryvonne, que ce n'est jamais assez », se fait grâce à une assistante sociale qui, en contact avec 10 écoles locales, décide des priorités. « Il y a d'abord la situation économique de la famille, et puis la volonté de l'enfant. Il faut qu'il en veuille ! » poursuit Pierre. « Et Dieu seul sait s'ils en veulent tous », rajoute son épouse, passionnée et touchée, comme au premier jour. Cette année, plus de 300 enfants ont pu être scolarisés, avec un budget annuel de 70 000 euros. Au total, grâce aux 300 000 euros collectés, 3 900 scolarités ont pu être assurées. « Nous soutirons cet argent de nos amis et de notre cercle proche, auprès des écoles françaises, des églises, et de certaines associations. Il n'y a évidemment pas de plafond, plus on a de l'argent et mieux c'est, nous n'avons aucun problème à le dépenser ! » Depuis quelques années, et selon ses possibilités, l'ONG arrive également à offrir des bourses à des élèves nécessiteux, en attendant un nouveau parrain.
Venus peu après la rentrée scolaire pour, comme chaque année, s'assurer que « leurs » enfants vont biens, qu'ils sont réceptifs, studieux et heureux, Maryvonne, qui maintient une correspondance régulière avec une centaine d'enfants, et Pierre Lambert, ont fait le tour des établissements scolaires, jusque dans la montagne. « Notre récompense, disent-ils, ce sont les yeux des enfants, leur affection et l'intérêt qu'ils portent à leurs études. Quand on entend dans les médias que la France envisage de payer les élèves réticents pour qu'ils aillent à l'école, ça nous met dans tous nos états ! » Le drôle de couple, si attachant, qui fait tout lui-même, là-bas, récolte de fonds, réactualisation de leur site Internet, rédactions des informations distribuées aux intéressés, préfère penser à cette jeune fille de 23 ans qu'ils ont parrainée depuis qu'elle en avait six, et qui, avec sa mère, les invite chaque année à un repas somptueux « pour lequel elles se sacrifient ». Ou encore cet autre protégé qui vient de s'acheter une voiture et qui a tenu « à nous prendre, fièrement, en balade, à notre arrivée », ou enfin cet « enfant loup », non désiré par une veuve encore enceinte, traumatisé, longtemps plongé dans un silence, aujourd'hui un jeune beau, ouvert, instruit et heureux.
« Ce que je trouve de remarquable chez vous, conclut Maryvonne, et qui manque en Occident, c'est une grande spiritualité, une foi dans l'homme, une chaleur humaine et cette capacité naturelle de créer de véritables liens d'amitié. Pour moi, le Liban est comme la levure dans un pain. »
« On s'embrasse ! lance-t-elle dans un grand sourire, avant de s'envoler retrouver ses propres enfants et ses 17 petits-enfants en France. Car c'est surtout cela, Parrainage Enfants Liban, une belle histoire d'amitié.
Pour les aider à nous aider : www.parrainageenfantsliban.com.

Le salon du Foyer de La Sagesse où Maryvonne et Pierre Lambert nous reçoivent, déjà, en amis est à leur image : simple mais chaleureux, discret mais efficace. Leur sourire vrai et leur sérénité communicative sont un premier beau cadeau, un avant-goût de cette générosité dont ils font preuve à...

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