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Nos Lecteurs ont la Parole

22 novembre-6 mai

Par Fouad A. SALHA
Il est bien entendu évident et traditionnel que la veille de la commémoration du 22 novembre, les tombes des pères de l'indépendance soient fleuries. Je me souviens que ces cérémonies prenaient un caractère quand même plus sérieux par le passé. Malheureusement, le fossé confessionnel et politique se fait encore sentir malgré la formation du gouvernement dit « d'union nationale ».  
À ce propos, grande fut ma surprise en apprenant que la tombe de Rafic Hariri avait été, elle aussi, fleurie à cette occasion. Pourtant, et si je connais bien l'histoire du Liban comme je l'ai vécue et apprise sur les bancs d'école dans les gros livres d'histoire de l'époque, cheikh Rafic ne faisait pas partie de cette lignée ; il n'a jamais été emprisonné à Rachaya, et il n'a jamais vécu ce 22 novembre 1943, tout simplement car il n'était pas né.
Si, pour des raisons purement politiques et confessionnelles et dans l'optique de cette unité fictive que le nouveau gouvernement est censé incarner, les tombes de certains dirigeants martyrs sont fleuries en ce jour, je m'adresse à Mmes Nayla Moawad et Solange Gemayel pour leur demander de réclamer elles aussi des couronnes sur les tombes de leurs maris. Ne sont-ils pas morts eux aussi, assassinés, pour que vive le Liban ? Et pourquoi  Nayla Tuéni Maktabi ne réclame-t-elle pas, elle aussi,  une couronne sur la tombe de Gebran qui, à mes yeux, était tout autant patriote ?
Pourquoi faut-il que même nos morts/martyrs soient catégorisés ?
Ne croyez-vous pas que tous les Libanais sans exception, et surtout tous ceux qui sont morts pour ce pays (à n'importe quel bord qu'ils appartiennent) devraient être commémorés ce jour-là ? Que représente encore le 22 novembre 1943 ? Combien de Libanais sont-ils concernés par cet événement ?
Malheureusement, le Libanais ne brandit le drapeau national qu'occasionnellement : le 22 novembre de chaque année, le 1er août (fête de l'armée) et à l'enterrement ou la commémoration d'un de nos dirigeants (et il y en a beaucoup).
Pourquoi ne pas rétablir le 6 mai (jadis fête des Martyrs) pour fleurir les tombes de tous les martyrs afin que vive ce Liban meurtri ?
Ne réglez plus vos comptes aux dépens de nos morts, ne nous tournez plus en  ridicule, agissez en Libanais et non en « commerçants ».
Cessons de prétendre à une liberté d'expression et à une démocratie. Nous sommes un pays féodal par excellence. Mais le citoyen libanais n'est pas aveugle ; il est tout simplement induit en erreur par des « leaders » qui ne le sont pas.
Dommage, nous allons à la dérive.

Il est bien entendu évident et traditionnel que la veille de la commémoration du 22 novembre, les tombes des pères de l'indépendance soient fleuries. Je me souviens que ces cérémonies prenaient un caractère quand même plus sérieux par le passé. Malheureusement, le fossé confessionnel et politique se fait encore...

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