Shalit pourrait recouvrer la liberté avant la fin de la semaine

Israël vient d'accepter d'augmenter de 160 le nombre d'activistes palestiniens qui seront libérés, avec parmi eux des arabes israéliens, ce que refusait jusqu'à présent l'État juif. "L'épisode Shalit est sur le point d'être clos", a déclaré un des responsables au Caire, en détaillant le déroulement du processus. Dans un premier temps, Le Hamas remettrait Shalit aux mains de l'Égypte tandis qu'Israël procéderait à la libération de 350 à 450 prisonniers. Le Hamas a fait une concession en acceptant que certains détenus partent en exil plutôt que de revenir à Gaza ou en Cisjordanie. Lorsque Shalit aura été transféré d'Égypte en Israël, le gouvernement israélien procédera à l'élargissement d'autres détenus, dont le nombre n'est pas précisé. Enfin, d'autres libérations s'étaleront ensuite sur plusieurs semaines.

La famille du soldat israélien Shalit, détenu dans la bande de Gaza, a été reçue lundi au ministère de la Défense israélien au moment où des informations font état de "progrès" dans les négociations pour sa libération, a constaté un photographe de l'AFP. Noam Shalit, son épouse Aviva et leur fils Yoel se sont entretenus avec Hagaï Hadas, un ancien cadre du Mossad (services de renseignement) chargé des contacts indirects menés notamment au Caire avec le mouvement islamiste palestinien Hamas qui détient le jeune soldat depuis juin 2006. Interrogés par les journalistes, ils se sont refusés à faire la moindre déclaration à leur arrivée au ministère de la Défense à Tel-Aviv. "Ce n'est pas le moment de parler", a simplement dit le père de Gilad Shalit. L'entretien a duré deux heures. Dans l'après-midi, le père du soldat doit se rendre à Jérusalem pour rencontrer des ministres et des députés.

Dimanche, le président israélien Shimon Peres a fait état de "progrès" dans les négociations pour la libération du soldat, à son retour d'une visite éclair au Caire où il a rencontré le président égyptien Hosni Moubarak. M. Peres est le seul dirigeant politique israélien à s'être exprimé ces derniers jours sur ce dossier ultra-sensible.

Le soldat israélien Gilad Shalit, 23 ans, qui a également la nationalité française, a été capturé le 25 juin 2006 à la lisière de la bande de Gaza par un commando palestinien dont faisait partie le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

À Gaza, les responsables du Hamas ont reçu l'ordre de ne pas répondre aux questions des journalistes, et seul un député du mouvement, Ahmad Bahar, s'est autorisé un commentaire lors d'une réunion avec des familles de prisonniers palestiniens détenus en Israël. "L'aube de la liberté est arrivé et nous allons célébrer bientôt nos héros prisonniers", a-t-il déclaré alors que le Hamas exige la libération de centaines de détenus palestiniens en échange de celle du soldat israélien. Selon un photographe de l'AFP, une délégation du Hamas, dans laquelle se trouvait Mahmoud Zahar, l'un des hauts responsables du mouvement, a quitté lundi en début d'après-midi la bande de Gaza pour l'Égypte via le point de passage de Rafah.

La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, avait également parlé de "progrès", lors d'une visite en Israël.

Depuis plusieurs jours, la censure militaire israélienne impose un black-out sur les informations concernant les tractations menées entre Israël et le Hamas par l'intermédiaire d'un médiateur allemand. Les médias israéliens reprennent largement les informations de la presse étrangère, notamment celles diffusées dimanche par la chaîne de télévision à capitaux saoudiens "al-Arabiya". Citant des "sources informées au sein du mouvement Hamas", "al-Arabiya" a affirmé que le médiateur allemand avait remis aux Israéliens une liste de prisonniers palestiniens qu'ils doivent approuver en échange de la libération de Gilad Shalit. "Certains s'attendent à ce que l'échange ait lieu juste après l'Aïd al-Adha", la fête musulmane du sacrifice qui sera célébrée vendredi, a précisé la chaîne, ajoutant que des hauts dirigeants du Hamas doivent se réunir lundi au Caire pour "examiner les détails de l'accord".