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Liban - Vacances

De l’émigration au tourisme : les Libanais changent de valise

Le tourisme au départ du Liban est en pleine expansion. Après avoir favorisé les destinations traditionnelles de l'émigration, les voyageurs libanais découvrent de nouvelles formes de vacances, plus courtes, moins chères et accessibles à une plus grande variété de touristes.

Depuis quelques années, les Libanais réapprennent à voyager. Il fut un temps, avant et pendant la guerre, où la majorité de ceux qui quittaient le territoire national étaient sur le chemin de l'immigration - à l'exclusion des hommes d'affaires. À l'époque où la culture moderne des voyages courts et exotiques s'est développée en Europe et en Amérique du Nord, les conflits qui agitaient le pays ont empêché cette tendance d'atteindre le Liban : peu de gens avaient assez d'argent à dépenser pour des voyages de loisirs, et l'insécurité ambiante n'encourageait personne à abandonner son domicile pour passer plusieurs jours à l'étranger. Aujourd'hui, avec plusieurs années de relative stabilité politique, les Libanais reprennent timidement confiance en leur économie et investissent de plus en plus dans des biens non matériels. Les compagnies aériennes, les tour-opérateurs et les simples agences de voyages sont maintenant à même d'exploiter ce marché en pleine expansion.
Lorsque les voyages de loisirs sont apparus sur le marché libanais, il y a une quinzaine d'années, ils ont d'abord reproduit les schémas traditionnels de l'immigration. France, Canada, Afrique de l'Ouest : selon plusieurs marchands, il s'agissait pour des parents qui venaient d'atteindre l'âge de la retraite d'utiliser une partie de leurs économies pour rendre visite à leurs enfants, ou à d'autres membres de leur famille, résidant dans les traditionnels pays d'accueil de la diaspora libanaise. Ces séjours duraient souvent plusieurs semaines et n'incluaient pas dans leur budget des dépenses d'hébergement ou de restauration. En revanche, les prix des billets restaient assez élevés.
Depuis quelques années, les demandes varient, et les voyagistes doivent adapter leurs budgets à une clientèle de plus en plus hétérogène. Voyage en famille, excursion de groupe, lune de miel... « Chaque voyage est unique et demande une personnalisation », explique Joumana Azzi, directrice d'une agence du groupe Wild Discovery à Beyrouth, interrogée par e-mail. Les Libanais commencent à abandonner leurs anciennes destinations préférées et se rendent dans des régions plus traditionnellement touristiques - et demandant donc un budget moins élevé. « Les premières destinations choisies au départ du Liban restent dans le pourtour de la Méditerranée puis en Asie, affirme Mme Azzi. Mykonos, Marmaris, Bodrum, Rome, la Côte d'Azur ont généré beaucoup de réservations cet été. » La localisation de ces destinations autour de la mer favorisent l'organisation de croisières.
L'Asie est une destination choisie principalement par des clients jeunes qui disent avoir soif d'aventure. Ils finissent souvent, selon les agences, par séjourner dans des hôtels de luxe dans des pays comme la Thaïlande, le Vietnam ou la Malaisie. Les prix très avantageux de ces séjours les rendent très attractifs. Par ailleurs, la combinaison d'une croisière à la visite des pays rassure une population plus âgée sur la « difficulté » de ces voyages.
Malgré la baisse des prix, le principal facteur de choix pour les touristes reste l'argent. Les voyagistes s'accordent pour regretter la forte hausse de l'euro qui rend les visites en Europe très chères pour des voyageurs détenteurs de livres libanaises ou de dollars - il s'agit pourtant d'une des destinations préférées des Libanais. Ainsi, il faut compter entre 500 et 800 dollars par personne pour un séjour de trois jours en Europe, contre 900 dollars par personne en moyenne pour un séjour d'une semaine dans certains pays d'Asie du Sud-Est, billet d'avion compris... « Le Sri Lanka est devenu une destination prisée des couples planifiant leur lune de miel », révèle Joumana Azzi.
Enfin, un des obstacles au développement rapide des voyages à l'étranger pour une grande partie de la population reste celui des visas. Les citoyens libanais savent qu'ils doivent se soumettre à une procédure administrative parfois simple, mais souvent compliquée - notamment lorsqu'il s'agit d'un pays à forte pression migratoire - pour obtenir leurs documents de voyage. Beaucoup de touristes potentiels, jeunes professionnels ou étudiants, correspondent au profil traditionnel de l'immigrant dans un pays riche et se voient refuser leurs visas, soupçonnés par les ambassades de prétexter des vacances pour s'installer dans le pays d'accueil. Cette situation est un facteur de succès pour des destinations d'accès « facile » au niveau administratif, notamment en Asie.
Les principaux clients des agences de voyages restent aujourd'hui les jeunes couples actifs sans enfants, les familles des classes aisées et les jeunes actifs célibataires.
Depuis quelques années, les Libanais réapprennent à voyager. Il fut un temps, avant et pendant la guerre, où la majorité de ceux qui quittaient le territoire national étaient sur le chemin de l'immigration - à l'exclusion des hommes d'affaires. À l'époque où la culture moderne des voyages courts et exotiques s'est...

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