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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Moscou et Londres continuent de buter sur l’affaire Litvinenko

La Kremlin refuse toujours d'extrader le principal suspect de l'assassinat, au Royaume-Uni en novembre 2006, de l'ex-espion russe Alexandre Litvinenko.
Le ton était à la conciliation entre la Grande-Bretagne et la Russie lors des rencontres, dimanche soir et lundi matin, des chefs de la diplomatie des deux pays, David Miliband et Sergueï Lavrov. Cette visite de M. Miliband est une première depuis cinq ans. Les deux capitales, après quelques épisodes dignes de la guerre froide, avaient manifesté ces derniers temps l'intention de passer à des relations plus « matures ». « Nous ne méconnaissons pas nos différences », a souligné le ministre britannique hier. « Mais nous ne leur permettons pas de bloquer la coopération là où elle est possible », a-t-il ajouté.
Aucun progrès ne semble cependant avoir été accompli sur la principale pierre d'achoppement dans les relations bilatérales, la question de l'extradition d'Andreï Lougovoï, principal suspect de l'assassinat à Londres, en novembre 2006, de l'ex-
espion russe devenu opposant, Alexandre Litvinenko.
La visite de M. Miliband coïncide avec l'anniversaire de ce spectaculaire empoisonnement à l'aide de polonium radioactif. Jusqu'à présent, la Russie a toujours refusé d'extrader M. Lougovoï, se retranchant derrière la Constitution russe. « Notre position est toujours la même », a déclaré M. Lavrov lors de la conférence de presse. « Il me semble que nos collègues britanniques comprennent que la demande de changer notre Constitution est totalement irréaliste », a-t-il ajouté, précisant que Londres n'avait pas fourni toutes les preuves nécessaires.
De son côté, M. Miliband a indiqué qu'il était peu probable que Londres renonce à sa requête. « Nous continuons à vouloir lui rendre justice », a-t-il déclaré. « C'est un élément important de notre relation moderne avec la Russie de pouvoir être totalement honnêtes sur l'importance que nous attachons à ces problèmes », a-t-il ajouté.
M. Lougovoï, ex-officier du KGB devenu homme d'affaires et député, a pour sa part déclaré à l'agence Interfax que « le refus de la Grande-Bretagne de laisser juger l'affaire en Russie démontre une nouvelle fois que Scotland Yard n'a pas de preuves convaincantes de (sa) participation au meurtre de Litvinenko ». Selon lui, Londres craindrait dans le cas d'un procès en Russie d'exposer « les véritables motifs de ce crime ». « Que M. Miliband (...) reconnaisse que Litvinenko était un membre en titre des services spéciaux britanniques », a-t-il lancé.
M. Miliband a par ailleurs indiqué dans la presse russe que la position britannique sur la guerre russo-géorgienne d'août 2008 n'avait pas varié et que Londres continuait de considérer que la riposte de Moscou avait été « disproportionnée ». Il a aussi dit vouloir « parler franchement » avec la Russie, y compris en matière de droits de l'homme. Il devait rencontrer des représentants de la société civile russe ainsi que l'ancien dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, et se rendre au journal d'opposition Novaïa Gazeta.
MM. Miliband et Lavrov ont en revanche réussi à s'entendre sur le dossier nucléaire iranien, appelant d'une seule voix Téhéran à enfin répondre au projet d'accord international portant sur la fourniture d'uranium enrichi. « Nous voulons tous les deux voir une réponse rapide de la part du régime iranien », a déclaré M. Miliband. M. Lavrov a pour sa part insisté sur le fait que les deux pays, chacun détenteur d'un siège au Conseil de sécurité de l'ONU, étaient « à l'unisson » sur les principales questions concernant l'Iran.
Le ton était à la conciliation entre la Grande-Bretagne et la Russie lors des rencontres, dimanche soir et lundi matin, des chefs de la diplomatie des deux pays, David Miliband et Sergueï Lavrov. Cette visite de M. Miliband est une première depuis cinq ans. Les deux capitales, après quelques épisodes dignes de la guerre froide, avaient...

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