Téhéran, dont la réponse au projet d'accord était attendue jeudi, a demandé vendredi la poursuite des négociations avec la Russie, les États-Unis et la France, pour arriver à un accord. Samedi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a souhaité de nouveau la poursuite des négociations avec les puissances occidentales tout en réaffirmant la « méfiance » de l'Iran envers l'Occident. « Le gouvernement, tout comme le peuple iranien, considère avec méfiance les négociations (...) avec les puissances occidentales, mais la réalité leur impose de s'entendre avec le peuple iranien », a-t-il déclaré, selon l'agence ISNA. « J'espère que ces négociations vont se poursuivre, que les éléments sataniques ne pourront pas les perturber, car le régime sioniste et les puissances dominatrices en sont mécontents », a-t-il toutefois ajouté. « La meilleure chose pour vous (Occidentaux) est d'être l'ami de la nation iranienne, de la respecter et de coopérer honnêtement avec elle », a-t-il conclu. Cependant, deux importants responsables iraniens se sont prononcés hier contre le transfert de l'uranium à l'étranger. « L'envoi de notre uranium enrichi à l'étranger (...) ne semble pas être dans l'intérêt du pays. Conformément au traité de non-prolifération (TNP), les pays développés doivent nous fournir le combustible » pour le réacteur de Téhéran, a déclaré le chef de l'autorité judiciaire, Sadegh Larijani, cité par l'agence ISNA. Le vice-président du Parlement, Mohammad Hassan Aboutorabi, a estimé, selon IRNA, que l'Iran devait d'abord être livré en combustible enrichi avant de confier son uranium faiblement enrichi à un pays tiers. Samedi, deux députés conservateurs, dont Alaeddine Boroujerdi, qui préside la commission des Affaires étrangères du Parlement, avaient déjà déclaré leur hostilité à l'idée d'un échange de combustible. L'un des chefs de l'opposition, Mir Hossein Moussavi, s'était aussi étonné d'un tel échange.
Dans un entretien paru hier dans le quotidien grec Kathimerini, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré : « L'AIEA travaille très dur pour élaborer un projet d'accord ; je souhaite que les Iraniens saisissent l'occasion. » En outre, l'ambassadeur russe à Téhéran, Alexander Sadovnikov, a indiqué hier que le projet d'accord « n'est pas une ruse pour retirer des mains de l'Iran son uranium faiblement enrichi », dans une interview accordée à l'agence officielle IRNA. « Nous pensons que ce projet et la signature d'un accord technique pour la fabrication du combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran sont dans l'intérêt de l'Iran et aideront à résoudre la question nucléaire iranienne », a-t-il ajouté. Enfin, samedi, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a déclaré : « Nous sommes désireux de travailler en faveur d'une solution créative comme l'envoi d'uranium enrichi pour qu'il soit retraité en dehors de l'Iran. (...) Nous n'allons pas attendre pour toujours. La patience a finalement ses limites et il est temps que l'Iran remplisse ses obligations et ses responsabilités auprès de la communauté internationale. (...) Accepter ce projet serait un bon début. »
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