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Économie - Croissance

Chine : l’économie à pleine vapeur, mais les faiblesses demeurent

L'économie chinoise a confirmé ce trimestre son redémarrage spectaculaire, mais le gouvernement, tout en se disant certain d'arriver à son objectif de croissance annuelle de 8 %, garde l'œil sur ses fragilités.
Le produit intérieur brut de la Chine a bondi de 8,9 % sur un an entre juillet et septembre, après +7,9 % au deuxième trimestre et +6,1 % au premier, un chiffre exceptionnel pour des économies occidentales en récession mais qui avait été considéré comme un plongeon, selon les critères chinois.
Depuis le début de l'année, la croissance a été de 7,7 % en glissement annuel, tout proche de l'objectif fixé par le gouvernement, de 8 % sur l'année, que les autorités sont désormais sûres d'atteindre.
« Nous sommes certains que nous pouvons atteindre le but de 8 % en glissement annuel sur toute l'année. Cela ne fait aucun doute », a déclaré le porte-parole du Bureau national des statistiques, Li Xiaochao, en présentant à la presse les résultats de l'économie chinoise.
Les chiffres de l'économie chinoise sont toutefois à considérer avec prudence, révélant parfois des disparités entre la somme des statistiques provinciales et les nationales, voire des incohérences entre une consommation d'électricité en forte baisse et une hausse de la production industrielle, soulignent des experts.
Mercredi, le gouvernement s'était félicité que « la situation économique ait été meilleure qu'attendu, par rapport aux prévisions annoncées en début d'année ».
Toutefois, Li Xiaochao a aussi prévenu hier que « les bases de la reprise avaient toujours besoin d'être consolidées ».
Brian Jackson, stratégiste de la banque d'investissement RBCCM (groupe Royal Bank of Canada) estime aussi que la reprise a besoin d'être confirmée.
« L'économie chinoise a décollé mais vole avec un (seul) moteur. La reprise est impressionnante mais dépend fortement des investissements orientés par le gouvernement et financés par une politique de crédit agressive », estime-t-il.
« Pour conserver le rythme rapide de l'économie, il faut une reprise avec une assise plus large », ajoute-t-il.
Car la reprise est bel et bien pilotée par le gouvernement et son plan massif d'investissements, principalement dans les infrastructures, et de mesures fiscales, annoncé en novembre : 4 000 milliards de yuans (400 milliards d'euros) sur deux ans.
Ce plan a été élaboré pour compenser, par la hausse de la consommation intérieure, la chute brutale des exportations chinoises - pilier de l'économie - dans les derniers mois de 2008, due à la crise financière et économique mondiale.
Pour le financer, Pékin a pris les mesures monétaires ad hoc, encourageant notamment le crédit qui a explosé depuis le début de l'année.
Le résultat ne s'est pas fait attendre : les investissements en capital fixe dans les zones urbaines ont bondi de 33,3 % en glissement annuel entre janvier et septembre, soit 5,7 points de pourcentage de plus que sur la même période de 2008. Leur hausse a été particulièrement forte dans les infrastructures : +52,6 %.
La reprise semble donc très dépendante du plan et des subsides officiels appelés à être provisoires.
Pour Hao Daming, économiste de Galaxy Securities, « si les efforts de relance s'affaiblissaient, la croissance perdrait de la vapeur. La clef c'est toujours la demande intérieure ».
Certains prévoient cependant un rééquilibrage : « Les investissements du secteur privé devraient jouer un rôle plus important au fur et à mesure que l'investissement gouvernemental se modère », estime Jing Ulrich de JP Morgan.
Par ailleurs, même si le BNS estime « toujours sévère l'insuffisance de la demande étrangère », le gouvernement a récemment affirmé que les exportations chinoises, dont le rythme de déclin s'est nettement modéré, pourraient repartir à la hausse dans les mois prochains.
Le produit intérieur brut de la Chine a bondi de 8,9 % sur un an entre juillet et septembre, après +7,9 % au deuxième trimestre et +6,1 % au premier, un chiffre exceptionnel pour des économies occidentales en récession mais qui avait été considéré comme un plongeon, selon les critères chinois.Depuis le...

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