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Culture - Le festival de rue de Beyrouth

Les résolutions d’une fille

Rendez-vous aujourd'hui, à Aïn Mreissé, à 16h, avec « Empower Station » de la troupe suédoise Arena Baudo. Une installation où des effigies de Fifi Brindacier échangent des idées sur le thème de la libération de la femme.
Cinq jeunes filles portant la même jupe crayon et chemise grise à manches ballon, mais aussi de belles nattes rouge fluo et des taches de rousseur, s'affairent devant un kiosque à la tenture blanche. Les passants de la rue Hamra en cette fin d'après-midi s'arrêtent, interloqués, tentant de comprendre ce que l'une d'elles lance dans un haut-parleur. « Aujourd'hui, je vais demander à une femme ce que sont ses rêves », « Ce soir, je ne ferais pas la vaisselle », « Aujourd'hui, je vais essayer de ne changer personne », « Ce soir, je vais sortir avec mes amies et on parlera de l'orgasme », « Aujourd'hui, je serai une femme par choix et non par nature »... Une Fifi Brindacier encourage les badauds à écrire sur un bout de papier la résolution du jour qui aiderait les femmes à se sentir plus autonomes, plus fortes. Pendant qu'une autre distribue des pilules qui rendent plus fortes, plus courageuses et plus audacieuses.
La troupe suédoise n'a pas choisi Fifi Brindacier, le personnage BD d'Astrid Lindgren, par hasard. Cette petite fille, dotée d'une force... incroyable, a encouragé des générations de petites filles à s'amuser, à être un peu plus hardies et à croire en elles-mêmes. En ce sens, elle a fait énormément pour l'égalité entre les sexes.
Ce qui est intéressant chez Fifi, c'est qu'elle a fait table rase de l'image conventionnelle de la petite fille, et peut-être va même jusqu'à tourner en dérision les rôles sexuels des grandes personnes.
Cela peut sembler logique donc que la petite rousse soit devenue avec le temps une sorte de modèle pour le mouvement féministe.
Les artistes suédois ont donc conçu cette plate-forme mobile qui vise à initier des discussions à propos de l'égalité et de la solidarité. Un espace de rencontre ouvert et innovateur où l'individu est encouragé à adopter la culture du « Do it yourself ».
Dans la foulée est apparu un désir de voir les filles devenir comme Fifi, fortes, drôles, audacieuses, sans complexes, rebelles et contestataires.
Les prochains spectacles du festival à signaler sont :
- Samedi 17 octobre, rue Hamra, 16h, et dimanche 18 octobre, Aïn Mreissé, 16h. « The Need Justifies the End » de Ghassan Ghazal. L'artiste se dit particulièrement intéressé par le concept de désordre social qui prévaut dans l'échelle des valeurs libanaises. Et propose une intervention interactive avec le public autour du thème de l'eau.
- Lundi 19 octobre, rue Hamra, 17h. Mardi 20 octobre, centre-ville, 17h. Mercredi 21 octobre, Aïn Mreissé. « Green Monster » de Marta Pisco, Pays-Bas. Il s'agit en l'occurrence des impressions de voyage de l'artiste après une visite à Alep où elle s'est sentie complètement ignorée, dédaignée par les autochtones. Comme si elle était un véritable monstre.
- Mercredi 21 et jeudi 22 octobre, rue Hamra, 20h30. Projection d'un film réalisé par Hassan Choubassi autour de la ville et de ses ruelles.
Pour plus d'informations, contacter le Beirut Street Festival au 03/ 614355 - 810688.
Cinq jeunes filles portant la même jupe crayon et chemise grise à manches ballon, mais aussi de belles nattes rouge fluo et des taches de rousseur, s'affairent devant un kiosque à la tenture blanche. Les passants de la rue Hamra en cette fin d'après-midi s'arrêtent, interloqués, tentant de comprendre ce que l'une d'elles lance dans un...

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