Rechercher
Rechercher

Culture - Concert

Clôture en beauté du « Beirut Jazz Festival »

Un programme raffiné a clôturé le « Beirut Jazz festival » qui se déroulait durant quatre jours successifs dans les nouveaux-anciens souks de Beyrouth. En première partie, l'interprète libanaise établie depuis quelques années à Montréal, Randa Ghossoub, et, en deuxième partie, Freddie Cole, le jeune frère de Nat, dit Nat King Cole. Pour le public, en liesse, cette soirée était magique, « unforgettable ». 
C'est la môme Ghossoub qui a entamé ce concert panaché, aux arômes surannés de bouquet garni. Entourée de quatre musiciens : Tarek Yamani au piano, Miles Jay à la contrebasse, Jeremy Chaplin au saxo et Saer Zaghir aux percussions, la chanteuse qui fut une des premières au Liban à adopter le jazz comme genre musical a repris de sa voix lascive et suave, tantôt légère, tantôt sombre, les grands classiques. De Michel Legrand avec Les Moulins de mon cœur au Jardin d'hiver d'Henri Salvador, en passant par My Funny Valentine et Love for sell, ou encore Caravane en langue arabe, Randa Ghossoub glisse à l'aise sur les harmonies tout en tissant les liens entre les univers différents. Swinguant parfois sur une bossa nova ou rythmant l'espace, elle donne comme elle l'a annoncé au début du concert, une chance au romantisme. Le public, d'abord tiède (est-ce à cause de la distance qui sépare l'audience de la scène ou est-ce, comme l'avouera par la suite Ghossoub, que ses musiciens étaient restés au Canada et que le quartette qui lui a été adjoint n'était pas à la hauteur de certains titres de son album I Belong, qui cartonne pourtant), toujours est-il que la « jazz woman » a souffert de certaines lacunes. Mais en professionnelle, elle ne les fera pas subir au public. Au contraire, très vite elle reprend les rennes et va à sa reconquête. Tout comme un des titres de son album intitulé Ensorceleur qu'elle interprétera par la suite, Randa Ghossoub, de sa voix chaude et capiteuse, a su dompter l'audience.

Son nom est Cole...
Freddie Cole

Après une pause de quinze minutes, place de nouveau à la musique. Cette fois, plus virile et robuste, celle des hommes de Chicago et des cuivres rutilants, celle de la contrebasse qu'on prend à tour de bras, celle de la musique d'Alabama. Il n'est pas facile de s'appeler Freddie Cole quand on a un frère du nom de Nat et qui, de surcroît, aura porté la couronne en étant surnommé King Cole. Mais le bluesman n'est pas homme à se laisser abattre. Il aura la malice de posséder son audience dès le premier morceau. Devant son piano, il enchaînera les chansons sans reprendre son souffle. Jetant des regards parfois très doux aux dames tombées en pamoison après un Fly me to the moon très différent de la version de Sinatra et un Pretend you're happy when you're blue, Cole Jr et son trio de musiciens rétablit vite une ambiance de pubs et de convivialité. Le crooner aura eu l'extrême intelligence de reprendre les tubes d'autres interprètes, notamment Billie Holiday, avant de s'attaquer à ceux de son frère. Il servira au public, qui l'aura réclamé moult fois, un pot-pourri de Love, Mona Lisa ou Unforgettable. Enfin, dans une dernière composition concoctée par lui à l'attention du « Big Brother », Cole mettra avec humour les points sur les « i ». Dans I'm not my brother, I'm me, Freddie Cole expliquera malicieusement de quel bois il se chauffait, surtout à ceux qui ont eu l'extrême amabilité de demander en criant dès le début du concert Mona Lisa et Unforgettable. Une bonne mise au point effectuée avec subtilité et talent.
Oui, c'est bien Freddie qu'on venait de voir, pas Nat. Et il n'est pas seulement Cole mais « cool ». Très cooool même, dirait-on avec l'accent.
C'est la môme Ghossoub qui a entamé ce concert panaché, aux arômes surannés de bouquet garni. Entourée de quatre musiciens : Tarek Yamani au piano, Miles Jay à la contrebasse, Jeremy Chaplin au saxo et Saer Zaghir aux percussions, la chanteuse qui fut une des premières au Liban à adopter le jazz comme genre musical a...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut