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PO : Mitchell tente de relancer le processus de paix sur fond de scepticisme

L'envoyé spécial américain George Mitchell s'efforçait vendredi d'obtenir des concessions du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et du président palestinien Mahmoud Abbas pour ouvrir la voie à la reprise des négociations de paix bloquées depuis la fin 2008.

L'ex-sénateur américain -qui a multiplié ces derniers mois les navettes dans la région, en vain jusqu'à présent- a été reçu pendant deux heures par M. Netanyahu dans "un climat productif et constructif".

Réagissant ensuite à l'attribution du prix Nobel de la paix à Barack Obama, "Bibi" Netanyahu s'est réjoui d'"oeuvrer en étroite collaboration" avec le président américain pour "faire avancer la paix et donner l'espoir aux peuples de la région".

Côté palestinien, M. Mitchell devait s'entretenir dans la soirée avec le président Abbas et rencontrer samedi à Jérusalem le Premier ministre Salam Fayyad.

La visite de l'émissaire américain se déroule dans un climat pessimiste. Personne ne s'attend à des progrès significatifs.

Ce pessimisme se nourrit du regain de tension dans des quartiers arabes de Jérusalem, autour du conflit de l'esplanade des Mosquées -une poudrière politico-religieuse au coeur de la Ville sainte-, et des divisions au sein de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.

Ce dernier est affaibli et sur la défensive, critiqué jusque dans son propre camp. On lui reproche d'avoir accepté, sous pressions américaine et israélienne, le report du vote par l'ONU d'une résolution sur le rapport Goldstone accusant Israël de "crimes de guerre" pendant l'offensive à Gaza au début de l'année.

Face à la levée de boucliers, M. Abbas a dû opérer un revirement complet.

Dans une interview au quotidien "Haaretz", le roi Abdallah II de Jordanie a averti que l'impasse dans le processus de paix au Proche-Orient renverrait la région "dans les ténèbres".

Mais le bouillant ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a douché tout espoir de percée en affirmant qu'il ne croyait pas possible un accord global avec les Palestiniens.

"Ceux qui croient que l'on peut parvenir dans les prochaines années à un accord global qui signifierait la fin du conflit ne comprennent pas la réalité. Ils sèment des illusions et nous entraînent vers un conflit général", a-t-il dit.

Côté israélien, le ton est à la victoire. Benjamin Netanyahu n'a pas cédé un pouce de terrain sur la colonisation, dont les Américains réclamaient le gel.

"Dans l'esprit de ce gouvernement, les efforts en vue de négociations avec les Palestiniens ont été entravés par les exigences exagérées des Etats-Unis sur les colonies. Dans le même temps, la réalité sur le terrain est devenue plus tendue", analyse vendredi le quotidien anglophone The Jerusalem Post (droite).

Certains responsables israéliens ne se privent pas de moquer ouvertement d'un président américain "naïf et irréaliste" au point, selon le journal "Haaretz" (gauche), de commencer à indisposer fortement l'administration Obama.

Même auréolé du prix Nobel de la paix, Barack Obama a d'ailleurs été la cible de nouvelles critiques de la droite israélienne vendredi.

La décision d'accorder le prix à M. Obama constitue "une décision très étrange", a estimé vendredi le président de la Knesset (Parlement), Reuven Rivlin, membre du Likoud (le parti de M. Netanyahu), cité par la radio publique.

"Je crains que cela n'aboutisse à un accord imposé à Israël et on sait bien qu'une paix conclue sous la contrainte ne peut pas durer longtemps", a averti M. Rivlin.


L'ex-sénateur américain -qui a multiplié ces derniers mois les navettes dans la région, en vain jusqu'à présent- a été reçu pendant deux heures par M. Netanyahu dans "un climat productif et constructif".
Réagissant ensuite à l'attribution du prix Nobel de la paix à Barack Obama, "Bibi" Netanyahu s'est...