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Agenda - Reportage

Cohabitation réussie au Village francophone

Le temps des Jeux de la francophonie, le campus de l'Université libanaise Hadeth a été transformé en véritable village, où les jeunes des 44 pays participants ont cohabité. Sportifs ou artistes, tous sont sortis grandis de ce brassage de nationalités.
Jamais la langue de Molière n'aura autant résonné dans les allées du campus de l'Université libanaise Hadeth. Entre les 3 700 jeunes athlètes et artistes francophones réunis pour cette VIe édition des Jeux de la francophonie, le contact est facile : « Le français, ça aide pour communiquer ! » témoigne Damien, judoka belge de 25 ans.

Rapport à l'autre
Quand plus d'une quarantaine de nationalités se retrouvent, l'échange est assuré. Dans les 1 200 chambres de l'université, la cohabitation s'est faite dans la tranquillité. « Au début, c'était calme : tout le monde était concentré sur les Jeux et surtout fatigué par les entraînements, raconte Fabrice, athlète français de 28 ans. Le soir, on écoutait de la musique, on discutait. » Les jeunes sont deux à trois par chambre.
Dans certains « quartiers », la vie en communauté s'est révélée plus agitée. « Il y avait du bruit le soir, j'ai souvent mal dormi », regrette Marwar, footballeur marocain de 19 ans. Mais le manque de sommeil n'a pas empêché son équipe de finir sur la troisième marche du podium.
C'est surtout vers la fin de l'aventure, les principales épreuves sportives passées, que l'ambiance se détend. Le soir, des animations sont autant de points de rendez-vous dans le village : spectacles, ateliers de danse ou de dessin... En bande ou en solo, les jeunes parcourent le campus, discutent, font connaissance.

Adresses e-mail
Pour Cledy, percussionniste mauricien de 22 ans, l'aventure est avant tout humaine : « Le fait qu'on vienne tous de pays différents nous a appris beaucoup de choses sur le rapport avec l'autre. On sait qu'on a peu de chances de se revoir, mais ça apporte aussi une certaine légèreté. »
Même si certains, comme Julien, champion de saut français de 30 ans, repartent le carnet d'adresses bien fourni. « J'ai rencontré des peintres, des philosophes, des musiciens, se réjouit-il. Le mélange de cultures et de sport permet de sortir un peu de son monde. J'ai noté des adresses e-mail pour garder le contact.»
Autre moment de convivialité et d'échange : les repas. Pris en commun dans la salle à manger de l'université, qui peut accueillir 3 000 personnes, ça se bouscule un peu au portillon. « Il y a tout le temps la queue, car tout le monde mange aux mêmes heures... » regrette Omar, marocain de 20 ans. À base de féculents et sans sel, pour les sportifs, les menus n'ont pas fait l'unanimité. « C'est froid, très peu varié », se plaint Fabrice, parisien de 28 ans. Dans l'équipe de boxe belge, c'est l'hécatombe : « Sur six, cinq d'entre nous ont été malades ! » Difficile de contenter un village entier...

Un bon exercice
Sous les drapeaux des délégations, Sarah et Lama sont assises sur un banc. Libanaises de 23 et 26 ans, elles sont kinésithérapeutes au Centre de physiothérapie de la faculté de santé publique de l'université. « Tous les jours, des sportifs de tous pays venaient se faire masser et soigner », raconte Sarah.
Si elles n'ont pas dormi sur le campus, elles ont pris leurs repas au Village francophone et ont fait des rencontres : « On s'est fait beaucoup d'amis : du Sénégal, de Côte d'Ivoire, du Maroc... » énumère Lama avec enthousiasme.
Un bon moyen de pratiquer la langue française et d'enrichir son vocabulaire. « Non, non, on n'a rien appris d'important comme mots... » se dérobe la jeune fille brune, un sourire malicieux au coin des lèvres. Impossible d'en savoir plus. Plus efficaces qu'un cours de français, les Jeux de la francophonie auront été pour tous un bon exercice linguistique, mais aussi culturel et social.
Jamais la langue de Molière n'aura autant résonné dans les allées du campus de l'Université libanaise Hadeth. Entre les 3 700 jeunes athlètes et artistes francophones réunis pour cette VIe édition des Jeux de la francophonie, le contact est facile : « Le français, ça aide pour...