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Gouvernement : les craintes d'une longue crise resurgissent

Les craintes d'une longue crise politique ont resurgi mardi, après le rejet par l'opposition du gouvernement proposé par le Premier ministre désigné Saad Hariri. Mais ce rebondissement pourrait aussi relancer des tractations qui traînent depuis deux mois, selon certains analystes.

Lundi, M. Hariri, qui mène la majorité parlementaire soutenue par l'Occident, a transmis sa liste de ministres au président de la République Michel Sleiman pour approbation, une initiative immédiatement dénoncée par la minorité.

Bien que les deux camps soient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles (15 ministres pour la majorité, 10 pour la minorité et cinq "neutres" choisis par le président de la République), leurs consultations bloquent sur certains noms et la nature des portefeuilles accordés à la minorité.

Pour la presse de mardi, ce soubresaut est de mauvais augure.

"Le pays est entré dans une période très délicate à la lumière de la décision incompréhensible du Premier ministre désigné", écrit Al-Akhbar, quotidien proche de la minorité, estimant que celle-ci "ouvre la voie à de nouvelles crises".

"C'est le président Sleimane qui doit désamorcer cette bombe", souligne-t-il dans son éditorial.

Le chef de l'État, considéré comme une personnalité neutre, a reçu mardi des leaders de la minorité qui lui ont fait part de leur mécontentement et selon la presse, il ne devrait pas signer le décret de formation du gouvernement tel que présenté.

Le quotidien As-Safir, également proche de la minorité, va plus loin en affirmant que la démarche du Premier ministre désigné constitue "un risque politique dont on ignore les conséquences" et qui "transforme la crise de formation du gouvernement en une crise nationale".

Malgré "le pessimisme ambiant" évoqué par le quotidien proche de la majorité An-Nahar, certains observateurs estiment néanmoins que les derniers développements peuvent ouvrir la voie à de nouvelles concertations.

"C'est une manière de faire bouger les choses", estime Oussama Safa, président du Centre libanais pour les études politiques.

"La balle est renvoyée du côté du président de la République car c'est lui, en sa qualité d'arbitre, qui peut améliorer la formule présentée par M. Hariri", ajoute Fadia Kiwane, directrice du département de sciences politiques à l'Université Saint-Joseph (USJ) de Beyrouth.

"Il y a une escalade, mais la situation ne ressemble pas à la crise passée", indique de son côté Ghassan el-Azzi, professeur de sciences politiques à l'Université libanaise (UL), en référence à la crise d'un an et demi qui a failli plonger le pays dans une nouvelle guerre civile en mai 2008.

"Il n'y aura pas de violences car il n'y a pas de feu vert régional pour que l'instabilité règne au Liban", dit-il.

Selon M. Safa, "aucune partie n'a intérêt à ce que les choses explosent et les deux camps se contenteront de manoeuvres politiques locales pour un temps indéfini".

La clé reste, selon les analystes, entre les mains des puissances régionales telles que Ryad, qui soutient la majorité, et Damas et Téhéran, qui appuient la minorité.

"Le Liban reste une carte de négociations entre les différents acteurs régionaux. S'ils sont d'accord entre eux, nous aurons un gouvernement en trois secondes", affirme M. el-Azzi.

Lundi, M. Hariri, qui mène la majorité parlementaire soutenue par l'Occident, a transmis sa liste de ministres au président de la République Michel Sleiman pour approbation, une initiative immédiatement dénoncée par la minorité.
Bien que les deux camps soient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles (15...