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Iran : Karoubi soumet aux députés ses preuves de viols en prison

Un des chefs de l'opposition en Iran, le réformateur Mehdi Karoubi, a présenté lundi à des députés des documents prouvant, selon lui, que des manifestants contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad ont été violés en prison, selon l'agence Mehr.

M. Karoubi a reçu à son bureau certains membres d'une commission parlementaire chargée d'évaluer la situation des manifestants arrêtés depuis l'annonce des résultats de la présidentielle le 13 juin, a ajouté l'agence.

Il a notamment rencontré le chef de la commission sur la sécurité nationale et la politique étrangère, Aladdin Boroujerdi, et des députés de groupes conservateurs et issus des minorités.

La discussion a porté sur quatre détenus affirmant avoir été violés pendant leur interrogatoire, a indiqué après la rencontre le député Kazem Jalali à l'agence Mehr.

"Il a été décidé que les cas seraient étudiés dans des conditions assurant la sécurité des quatre" plaignants, a ajouté le député, expliquant que selon M. Karoubi, les victimes présumées "veulent témoigner mais ont peur pour leur sécurité".

Le site Internet de M. Karoubi, Etemad-e Melli, a également publié le témoignage d'un homme affirmant avoir été victime d'abus sexuels en détention puis harcelé par les autorités pour avoir voulu dénoncer ces actes aux autorités judiciaires.

"En prison, il m'ont battu à mort puis ils m'ont fait quelque chose qui est un péché même pour les apostats et les adorateurs d'idoles", déclare l'homme, non identifié. Il dit avoir ensuite été victime d'intimidations de la part "d'officiers n'appartenant pas à l'administration judiciaire", puis avoir été accusé "d'avoir été payé pour porter plainte".

Candidat à la présidentielle du 12 juin, M. Karoubi a refusé de reconnaître la victoire de M. Ahmadinejad, arguant d'une fraude massive.

Le 19 août, il avait demandé à rencontrer des responsables du régime pour leur présenter des documents "sur des sévices sexuels commis dans certaines prisons" à l'encontre des manifestants arrêtés. Auparavant, il avait aussi affirmé que certains détenus avaient été torturés à mort.

Ces accusations ont été démenties par le président du Parlement, Ali Larijani. Le chef de la police iranienne, Esmail Ahmadi Mogaddam, a expliqué que les détenus morts en prison avaient succombé à un virus.

Les déclarations de M. Karoubi lui ont valu les foudres des conservateurs, qui l'ont accusé de mensonge, et dont l'un a même suggéré qu'il soit puni de 80 coups de fouet.

La contestation contre le résultat de l'élection présidentielle a entraîné des manifestations de masse sévèrement réprimées par les autorités. Au moins 4 000 manifestants ont été arrêtés et trente personnes tuées, selon des chiffres officiels, lors de ces évènements.


M. Karoubi a reçu à son bureau certains membres d'une commission parlementaire chargée d'évaluer la situation des manifestants arrêtés depuis l'annonce des résultats de la présidentielle le 13 juin, a ajouté l'agence.
Il a notamment rencontré le chef de la commission sur la sécurité nationale et la...