Puis ce gentil papa, qui avait parfois trouvé le temps, entre deux spéciales avalées à 120 km/h de moyenne, de pouponner sa fille Valentine, a évoqué très calmement ce diable d'Hirvonen qui mène désormais le championnat pilotes de trois points, à trois rallyes de la fin de saison.
« Hirvonen a toujours progressé, d'année en année, et tous les ans il est un "step" au dessus. Il va falloir qu'il arrête, sinon ça va commencer à devenir difficile... a souri l'Alsacien. Et il est extrêmement fiable, alors que (Marcus) Gronholm, sous pression, faisait souvent une petite faute. Hirvonen jamais, qu'il soit devant ou derrière. »
« Mikko a pris le temps d'apprendre, il a eu la chance qu'on lui donne le temps, et maintenant il est à un très haut niveau. Ce week-end, j'ai eu plusieurs fois l'impression d'être à la limite de ce qu'on pouvait faire, sans pouvoir lui reprendre quoi que ce soit. Au mieux, on était à son niveau. »
« J'ai les cartes
en main »
Depuis ses débuts en WRC, Loeb a vu défiler beaucoup de pilotes, en a envoyé la plupart à la retraite (Sainz, McRae, Gronholm, etc.), donc quand il tresse des lauriers à Hirvonen, c'est tout sauf de l'intox. « Seb » respecte Mikko comme il respectait Marcus, et la bagarre pour ce titre 2009 va sûrement lui plaire.
À une seule condition : qu'il ait les moyens de se battre, que les trois prochains rallyes (Australie, Catalogne, pays de Galles) se jouent vraiment à fond de bout en bout, ne soient pas perturbés par un caillou (comme en Sardaigne, 4e), une souche (comme en Pologne, 7e) ou une ornière (comme en Finlande samedi, dans l'ES15), même si cela fait aussi partie de la course.
« Une deuxième place, c'est mieux que rien, et pour le championnat, ce n'est pas catastrophique. J'ai quand même les cartes en main parce que si je gagne les trois rallyes qui restent, je gagne le championnat », a conclu le sportif préféré des Français, grand spécialiste des séries victorieuses. En début d'année, l'Alsacien avait raflé les cinq premiers rallyes au menu, de l'Irlande à l'Argentine en passant par la Norvège, Chypre et le Portugal, et creusé un écart qu'Hirvonen lui-même pensait impossible à combler.
Il va tout faire pour gagner les trois derniers, Hirvonen aussi. Suspense garanti.