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Honduras : Zelaya brave ses adversaires en confirmant son retour

Manuel Zelaya a bravé ses adversaires qui l'ont destitué en confirmant son retour dimanche au Honduras, malgré l'interdiction d'atterrissage et la mobilisation de troupes par les autorités de Tegucigalpa, une semaine après leur coup d'État.

M. Zelaya a répété à Washington, devant des journalistes, qu'il regagnerait bien comme prévu le jour même le pays d'Amérique centrale, malgré la menace d'arrestation pesant sur lui.

"L'atterrissage est interdit à l'avion qui amènera l'ex-président", a déclaré à la radio le ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement hondurien, Enrique Ortez. "Peu importe qui l'accompagnerait. Quel que soit l'appareil".

L'aéroport international de Tegucigalpa est gardé par un important dispositif militaire. Plus d'une centaine de passagers attendaient des informations sur un report de leur vol, trois compagnies ayant suspendu leurs liaisons.

Zelaya avait déjà confirmé son projet de retour samedi soir à Washington, devant l'assemblée générale de l'Organisation des Etats américains (OEA) qui a prononcé l'exclusion du Honduras. "Je rentre parce que la paix doit revenir", avait-il assuré, en exhortant ses partisans à l'accueillir "sans arme".

Selon l'ex-ambassadeur du Honduras auprès de l'OEA, Carlos Sosa, son avion devait partir "vers 10H00 (14H00 GMT) de Washington et arriver à Tegucigalpa vers 15H00 locales (21H00 GMT)". Il s'agit d'un vol privé dont la liste de passagers reste à confirmer.

La présidente argentine de gauche Cristina Kirchner a finalement renoncé à faire le voyage. "Nous sommes convenus que ce soit l'OEA qui accompagne le président Zelaya au Honduras", a-t-elle précisé.

"M. Zelaya n'atterrira peut-être pas à l'aéroport international, peut-être à la base américaine à 80 km de la capitale", a avancé un diplomate étranger encore en poste à Tegucigalpa, contrairement à nombre d'ambassadeurs latino-américains et européens.

"On craint évidemment que cela ne dégénère", a commenté un autre diplomate.

Des milliers de partisans de Zelaya se préparaient dimanche à se diriger vers l'aéroport, où ils ont été refoulés la veille.

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a accusé les militaires de vouloir infiltrer des provocateurs dans leurs rangs, afin de "justifier un bain de sang".

Poursuivi pour "haute trahison", Zelaya reste sous la menace d'une arrestation "dès qu'il posera le pied au Honduras", a répété le chef d'État désigné par le Congrès, Roberto Micheletti, dans un entretien samedi soir à la chaîne américaine CNN.

La Conférence épiscopale du Honduras, ouvertement hostile au président déchu, lui a demandé de renoncer à rentrer dimanche pour éviter un "bain de sang".

Au pouvoir depuis 2006, Zelaya avait été renversé pour avoir tenté d'organiser une consultation populaire sur la possibilité de briguer un second mandat, démarche déclarée illégale par la Cour suprême.

Le gouvernement en place au Honduras demeure très isolé sur la scène internationale depuis le coup d'État.

Condamné par l'ONU, l'OEA et l'Union européenne, il a automatiquement été privé de l'essentiel des financements internationaux indispensables à leur pays, où 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Le Venezuela a en outre annoncé la suspension des envois de pétrole au Honduras, auquel il fournit la grande majorité des carburants.

Le maintien en place des autorités "dépendra largement de la réaction de la communauté internationale, elles ne peuvent pas résister à de véritables sanctions économiques", a déclaré à l'AFP Mark Weisbrot, co-directeur du Centre de recherche économique et politique de Washington.

M. Zelaya a répété à Washington, devant des journalistes, qu'il regagnerait bien comme prévu le jour même le pays d'Amérique centrale, malgré la menace d'arrestation pesant sur lui.
"L'atterrissage est interdit à l'avion qui amènera l'ex-président", a déclaré à la radio le ministre des...