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Culture - Exposition

Claude Moufarege dans la fragilité du temps

Elle dit se projeter dans ses toiles, s'introduire dans leur texture à la recherche de... De? De la couleur ? De la forme? De tout à la fois et, surtout, de soi. De son Afrique natale, de ses couleurs et ses tumultes, et plus particulièrement le bondissement des femmes et le grouillement des marchés. De son Liban où elle a eu par la suite le cœur en exil ; de ses multiples voyages aux États-Unis ou en Angleterre, Claude Moufarege a accumulé toutes ces images pour enfin les reproduire sur ses toiles. Tel un jet sur les pages de sa mémoire, après le té de l'architecte ingénieur, l'artiste a choisi de reprendre ses pinceaux et ses couleurs pour une quête artistique plus émotionnelle.
Au lieu de parler de l'ensemble de ces œuvres qui s'étalent de 2003 à 2009, Claude Moufarege préfère laisser le regard vagabonder et sonder la toile pour en recueillir des sensations diverses. Pourtant, elle aime à rappeler que si son travail a changé avec le temps, on y perçoit la continuité et ce fil sous-jacent qui le relie.

Couleurs de l'infini
D'une part, les hommes et la mer et, de l'autre, les vagues et les émotions. Quoi de plus différent d'apparence, mais quoi de plus similaire pour Moufarege, qui retrouve, sur cette surface de travail, la fragilité, la pureté et la nudité de l'être, et qui les traduit à sa manière dans une écriture et des supports diversifiés. L'artiste, qui a tourné le dos à l'architecture pour mieux s'enfoncer dans ce langage personnel, reprend parfois un même thème à des années d'intervalle et le traduit à sa façon.
Un questionnement qui s'illustre par un travail en trois dimensions, impliquant les réminiscences de l'architecture que l'artiste qualifie « de début et de la fin du temps », le mouvement, ainsi que les émotions.
Ce mouvement, qu'on retrouve partout chez Claude Moufarege, est plus fort que le mot ou la parole. C'est le flot des émotions longtemps contenues et subitement suggérées par une teinte claire, une écume blanche ou encore ces camaïeux de bleus de la mer. Tout est infini chez Claude Moufarege : que ce soit ces vagues qui se brisent sur les rochers, cette étendue d'eau évoquant les différentes régions libanaises, ces feuillages d'un arbre de Judée, ou ces pins dont les branches côtoient le bleu azuré. Ou encore l'infini qu'on perçoit dans le regard de cet homme assis seul, dans le geste des mains de cette dame du métro et dans les courbes de cette femme nue. Tout est magnifié à partir d'une simple aquarelle esquissée et reproduite par la suite, à partir de ce mouvement non plus architectural mais intérieur.
Ainsi, la magie s'opère et, soudain, les perceptions ne sont qu'empreintes et traces du temps...

* Au musée Robert Mouawad, Zokak el-Blatt, jusqu'au 5 juillet. Ouvert tous le jours de 9h00 à 17h00. Tél. : 01/980970. 
Elle dit se projeter dans ses toiles, s'introduire dans leur texture à la recherche de... De? De la couleur ? De la forme? De tout à la fois et, surtout, de soi. De son Afrique natale, de ses couleurs et ses tumultes, et plus particulièrement le bondissement des femmes et le grouillement des marchés. De son Liban où elle a eu par la suite le...

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