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Culture - Festival de Byblos

Loreena McKennitt, à la façon des anciennes muses…

C'est sous le patronage du président Michel Sleiman, accompagné de son épouse, qu'a été donné le coup d'envoi du Festival international de Byblos avec Loreena McKennitt, une « icône » de la World Music.
Un concert d'ouverture placé donc sous les auspices du président de la République, dont l'arrivée fut chaleureusement - et spontanément ! - applaudie ainsi que celle du Premier ministre Siniora et de son épouse. Étaient également présents l'ambassadeur du Canada, le ministre Tarek Mitri et plusieurs directeurs de ministère.
Une ouverture officielle qui a nécessité des mesures de sécurité draconiennes justifiant, sans doute, le retard de quarante-cinq minutes du concert. Jusque-là rien d'anormal. Par contre, ce qui était absolument insupportable, c'est le déferlement en « hordes » des retardataires, une heure, voire plus, après l'horaire annoncé. Des arrivées bruyantes toutes en martèlements sur les gradins et des va-et-vient sans aucun ménagement ni pour l'artiste, qui en était à sa cinquième chanson, ni pour le public qui, à certains moments, était non seulement perturbé dans son écoute, mais aussi complètement privé de vue sur la scène.
Il ne s'agit pas ici de récriminations gratuites et d'aucuns allégueront - à raison - qu'on ne peut appliquer les réglementations strictes des concerts en salle à un spectacle de festival en plein air. Il n'empêche qu'une telle cohue est inadmissible. Surtout dans le cas d'une performance telle que celle de Loreena McKennitt, une artiste à l'univers particulier, à la musique aux sonorités voyageuses qui requiert une qualité d'écoute plus accentuée que celle d'un simple concert de variétés.
Nonobstant ces désagréments, le public, composé, ce soir-là, de nombreux aficionados de cette icône de la World Music, était ravi. Et ceux qui découvraient pour la première fois cette voix cristalline et forte - servie, il faut le signaler et le mettre au crédit des organisateurs, par une excellente acoustique - étaient, sinon charmés par ce mélange de sonorités celtiques, folks et de rythmes arabo-andalous qui signent la facture de sa musique, du moins ébahis par son talent de compositrice, interprète et musicienne multi-instrumentiste. En effet, bien qu'accompagnée de ses sept musiciens (guitariste, percussionniste, violoniste, violoncelliste, claviériste, oudiste-bouzouki et viole), Loreena McKennitt a, tout au long du concert, alterné, avec une admirable facilité, harpe, accordéon, clavier et piano.

Charisme
Cette Canadienne, aux origines irlandaises et écossaises (d'où son intérêt pour la culture et les sonorités celtiques), a une authentique et charismatique présence sur scène. C'est en toute simplicité qu'elle s'est déclarée « heureuse de découvrir le Liban, sa culture millénaire, la chaleur de son accueil » et s'est dit « honorée de se produire devant le président de la République ». Et c'est avec cette même simplicité qu'elle a introduit les différents morceaux qu'elle a interprétés, racontant l'origine de leur inspiration. La poésie, dans le cas des ballades comme celle de Dark Night of the Soul, ses engagements notamment écologiques dans Bonny Portmore, un hymne irlandais à l'arbre, mais surtout ses voyages sur les traces de son héritage celte, de ses racines européennes ainsi que son tour du monde à la découverte des autres civilisations, des confins de l'Asie, de la Mongolie, de l'Anatolie, aux rivages méditerranéens et nord-africains... Des voyages dans l'espace et le temps dont elle a rapporté ses titres les plus connus, à l'instar des envoûtants Caravanserai, Marrakech Nights ou Marco Polo. Des airs évocateurs de caravanes, de sons orientaux, de percussions et tambour des steppes ou encore d'hymnes, folks, enlevés, de pèlerins sur le chemin de Santiago...
Et, à part quelques chansons de son tout dernier album, A Midwinter Night's Dream, sorti en 2008, une majorité de morceaux tirés de ses précédents opus, tels The Mask and Mirror (1994), The Book of Secrets et son fameux titre phare The Mummers'Dance qui remonte à 1997 ou encore The Ancient Muse sorti en 2006. Des odes un peu nostalgiques, aux accents parfois incantatoires, aux sonorités diverses, qui, des décennies plus tard, n'ont pas pris une ride. Et un voyage au fil de la voix enchanteresse de cette artiste qui se consacre à la musique du monde, cette fusion de sons de tous horizons, avec la dévotion d'une muse des temps anciens...
Un concert d'ouverture placé donc sous les auspices du président de la République, dont l'arrivée fut chaleureusement - et spontanément ! - applaudie ainsi que celle du Premier ministre Siniora et de son épouse. Étaient également présents l'ambassadeur du Canada, le ministre Tarek Mitri et plusieurs directeurs de...

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