L'Espagne demande à l'Iran de laisser ses journalistes travailler

Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, a demandé jeudi à l'ambassadeur d'Iran à Madrid que les journalistes espagnols puissent couvrir normalement les événements dans son pays, a-t-on appris auprès de son ministère.

M. Moratinos a demandé aux autorités iraniennes de "reconsidérer leur décision" de ne pas renouveler les visas des envoyés spéciaux espagnols en Iran qui ont expiré jeudi, "et de leur permettre de continuer à travailler", lors d'un entretien avec l'ambassadeur iranien, selon une source diplomatique.

L'ambassadeur d'Iran à Madrid Seyed Davoud M. Salehi, "s'est engagé à faire son possible" pour que cette requête soit prise en compte par Téhéran, a-t-on assuré de même source.

Les journalistes étrangers ont, depuis mardi, l'interdiction de couvrir les manifestations "illégales" ou tout événement ne figurant pas "au programme" du ministère de la Culture.

Les visas de 10 jours qui avaient été accordés aux envoyés spéciaux n'ont pas été renouvelés et l'équipe de la télévision nationale espagnole (TVE) est rentrée en Espagne dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le chef de la diplomatie espagnole a également fait part à l'ambassadeur iranien de sa "préoccupation face au déroulement des événements" des derniers jours en Iran.

Il a exprimé sa "condamnation des actes de violences contre des manifestants pacifiques" contestant la réélection vendredi du président Mahmoud Ahmadinejad, "qui ont fait huit morts", selon cette source.

Le ministre espagnol en a "appelé au sens de la responsabilité" des autorités iraniennes pour de telles violences "ne se reproduisent pas".

Il a également souhaité que le contentieux électoral en Iran "soit clarifié rapidement", lors de cet entretien qui était prévu de longue date, à l'occasion du départ prochain de l'actuel ambassadeur iranien, a-t-on souligné de même source.