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Culture - Exposition

Quel cadeau offrir aux tsars de toutes les Russies ? Réponse chez les Ottomans et les Perses

L'esprit de négoce peut s'accommoder avec l'esthétique la plus raffinée. Un art de vie et de travail pratiqué aux XVIe et XVIIe siècles par trois pays voisins.
Que peut-on offrir aux tsars de toutes les Russies ? Il en est pour qui cela n'a pas été un dilemme, comme le relate une exposition grandiose organisée par la Sackler Gallery à Washington et intitulée « Les tsars et l'Est  : présents d'Iran et de Turquie ». Elle donne à voir 65 œuvres d'art, des pièces uniques, qui n'avaient jamais quitté le musée du Kremlin auparavant. Il s'agit de tissus somptueux, d'armes travaillées comme des bijoux, d'accessoires équestres en or et autres objets aussi superluxueux. Vu l'importance de cette collection, le président de la Fédération russe, Dimitri Medvedev, lui a accordé son patronage. Elle illustre l'histoire des relations diplomatiques des XVIe et XVIIe siècles entre la Russie et ses voisins alliés, la Turquie ottomane et l'Iran safavide.
Ces objets avaient été offerts aux tsars et aux patriarches de l'Église orthodoxe soit par les sultans et les chahs, soit par les riches marchands. Les uns et les autres cherchaient à faire aboutir leurs agendas politique et économique.

Luxueux, mais fonctionnels
Contrairement aux cadeaux cérémonieux échangés aujourd'hui entre chefs d'État, les Ottomans et les Perses offraient des cadeaux fonctionnels, mais de très grande valeur. Les diplomates, les riches marchands, les commerçants et bien d'autres notables opéraient de la même façon, en quête de faveurs royales, notamment pour établir des partenariats de négoce.
Parmi les plus anciens cadeaux, un bouclier du XVIe siècle, en provenance d'Iran, incrusté d'or et classé comme unique en son genre. En 1622, il avait appartenu au tsar Michaïl Fedorovich qui l'avait hérité du prince Fédor Ivanovich Mistislavsky, l'un des lieutenants d'Yvan le Terrible. Pour conforter les bonnes relations qu'il entretenait avec la Russie, l'Empire ottoman dépêchait continuellement des missions diplomatiques à Moscou. D'où une affluence de présents. Les plus spectaculaires étaient une coupe en jaspe incrustée de pierres précieuses et une chope en cristal finement ouvragé. Les souverains russes rendaient la pareille en portant leur choix sur des matières très recherchées à l'époque, les peaux d'hermine et autres zibelines.
Pour sa part, l'Église russe avait reçu de magnifiques soieries et velours dans lesquels les artisans russes ont taillé des tenues ecclésiastiques qu'ils ornaient souvent de motifs ottomans. Par la suite, ce panachage artistique et culturel a contribué à créer une nouvelle esthétique et une nouvelle étiquette qui ont défini le style de la cour russe du XVIIe siècle jusqu'au règne de Pierre le Grand.
Que peut-on offrir aux tsars de toutes les Russies ? Il en est pour qui cela n'a pas été un dilemme, comme le relate une exposition grandiose organisée par la Sackler Gallery à Washington et intitulée « Les tsars et l'Est  : présents d'Iran et de Turquie ». Elle donne à voir 65 œuvres...

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