Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Portrait

Edwin, 13 ans, plus jeune candidat au bac et une passion pour Nietzsche et les maths

La mère du petit génie est née au Liban où elle a enseigné plusieurs années avant de s'installer à Aix-en-Provence.

À treize ans, l'un des deux plus jeunes candidats de France au baccalauréat, Edwin Hamel de le Court, se délecte en lisant Nietzsche ou André Suarès, rêve d'études de mathématiques, mais considère son parcours comme « normal ». « Pour d'autres, c'est exceptionnel (de passer son baccalauréat à 13 ans), mais pour moi c'est comme normal », dit laconiquement l'adolescent, lassé des questions à répétition sur son itinéraire d'enfant précoce, entré à cinq ans et demi en CM2 quand d'autres terminent à peine leur maternelle.
Est-ce difficile de se faire des amis en terminale quand on n'a que 13 ans ? « La question de l'âge ne joue pas », répond-il du haut de son 1,96 mètre. Dans le lycée public Vauvenargues à Aix-en-Provence où l'équipe enseignante l'a accueilli « formidablement », selon ses parents, Edwin s'est fait des amis forcément plus âgés que lui. Il ne souhaite guère en parler ni s'étendre sur le regard parfois peu amène que certains enfants purent jeter sur lui il y a des années, dans le primaire, ou sur des professeurs des écoles qui ont pu « l'ennuyer parce qu'il faisait trop d'exercices de mathématiques pour s'occuper ».
Il est en revanche plus loquace dès qu'on lui parle de mathématiques ou de philosophie. Il raconte avoir acheté récemment La volonté de puissance du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, un auteur qu'il affectionne. Quand il évoque Emmanuel Kant, son visage s'anime : « Quand je vois quelqu'un me dire que Critique de la raison pure c'est difficile, je ne comprends pas. C'est écrit pour que ça coule, c'est fluide. Kant, il classe les idées. Les gens ont surtout un a priori. » Edwin aime aussi beaucoup les livres de l'écrivain français André Suarès malgré ou à cause de la complexité qu'il leur reconnaît. « Suarès, j'y passe du temps, mais c'est tellement riche, c'est infini », explique celui qui lit aussi volontiers Harry Potter. « Faire des choses comme aller au bal du lycée, vous vous demandez ce que vous foutez là. Quand vous lisez, vous pouvez avoir une réflexion presqu'infinie », dit-il.
S'il réussit le baccalauréat, il veut intégrer une classe préparatoire de type math sup ou math spé à Paris : « Les maths sont faits pour exercer l'esprit. » Sortir du cocon familial à 14 ans ne le gêne pas : « Du moment que je ne suis pas obligé de faire la cuisine ou le ménage parce qu'en prépa, on n'a pas le temps. »
Pour ses parents, le baccalauréat arriverait un peu comme un « soulagement » après un « parcours du combattant » pour trouver une scolarité adaptée aux facultés intellectuelles hors normes d'Edwin. « C'est plus dur que ce que les gens voient de l'extérieur », dit son père, professeur d'anglais. « Il y a eu beaucoup de souffrance », renchérit sa mère, née au Liban où elle a enseigné plusieurs années avant de s'installer à Aix-en-Provence. Elle égrène les maîtresses qui punissaient son fils, selon elle, car il était trop en avance, les refus de le scolariser car il n'aurait pas sa place dans une classe classique, les établissements spécialisés trop lointains ou trop chers. Au final, les parents d'Edwin ont souhaité rester dans l'école publique et y ont trouvé certains inspecteurs d'académie, professeurs et proviseurs compréhensifs. « J'espère que l'Éducation considérera mieux le phénomène de la précocité », conclut sa mère soulignant que son fils joue aussi « très bien » du violon et au tennis.
À treize ans, l'un des deux plus jeunes candidats de France au baccalauréat, Edwin Hamel de le Court, se délecte en lisant Nietzsche ou André Suarès, rêve d'études de mathématiques, mais considère son parcours comme « normal ». « Pour d'autres, c'est exceptionnel (de passer son...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut