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Culture - Vient de paraître

Le Sri Lanka, l’Éthiopie et les Philippines racontés aux 7 à 77 ans

Layla Zahed et Maya Tawil lancent une invitation à la curiosité et à la tolérance avec la série « Mimi wal koura el-ardiyya essehriyya » (Mimi et la mappemonde magique). Un captivant voyage au cœur des cultures éthiopienne, sri lankaise et philippine.
Dans la cellule familiale libanaise, l'employée de maison est presque devenue une constante. Ces nounous migrantes, isolées dans la maison de leurs employeurs et confrontées à un travail souvent déprimant, trouvent souvent une consolation en dispensant aux enfants dont elles ont la charge l'amour et le soin qu'elles aimeraient pouvoir donner à leurs propres enfants (qu'ils existent ou pas). « Elles tentent également de s'adapter pour le mieux à notre culture, notre façon de vivre. Mais, et voilà le hic, personne ne leur demande quelles sont leurs traditions à elles ou leur manière de vivre dans leur pays d'origine », a remarqué Layla Zahed. La relation se fait trop souvent d'une manière unilatérale. « Pour promouvoir un dialogue, une communication à deux sens, quel meilleur outil que la littérature de jeunesse ? », s'est demandée la généticienne qui vient de publier par ailleurs un guide sur le petit Liban à Paris. Aussitôt dit, aussitôt fait, donc. Avec l'illustratrice Maya Tawil et bénéficiant d'un soutien tridimensionnel, Zahed présente aujourd'hui une série, en arabe, intitulée Mimi et la mappemonde magique et dont les trois premiers tomes emmènent les lecteurs aux îles Philippines, au Sri Lanka et en Éthiopie.
Mimi est une petite fille coquine qui aime son petit chat Fattouche. Elle apprécie particulièrement les films d'horreur et, surtout, jouer avec une mappemonde qui appartenait à son grand-père. En la faisant pivoter, elle pose son index sur la boule et attend de voir sur quelle destination va s'immobiliser son doigt.
Mais voilà, cette mappemonde est magique. Certaines nuits, elle emmène Mimi dans des voyages vers de lointains pays exotiques.
Le premier soir, Mimi se retrouve dans un bus rose au milieu d'un paysage verdoyant. Un petit garçon lui explique qu'elle est à Colombo, la capitale du Sri Lanka, et qu'ils sont en excursion scolaire. Il lui apprend également quelques formules de politesse en cinghalais. Au cours de la promenade, ils iront voir un orphelinat d'éléphants et visiter une plantation de thé. Au programme également : une petite incursion dans les traditions culinaires, une introduction très subtile au bouddhisme, religion majeure du pays, et un peu d'écotourisme sur les plages de cette magnifique île où se prélassent les tortues de mer pour pondre leurs œufs.
Le deuxième soir, Mimi s'est sagement mise au lit après s'être brossée les dents. Elle a éteint la lumière. C'est alors que son chat Fattouche est projeté sous le lit par un tourbillon. La mappemonde virevolte et emmène Mimi sur un petit voilier au milieu des îles philippines.
Puis, c'est en Éthiopie, au pays de notre ancêtre Lucie, que Mimi ira faire du tourisme culturel.
« Ces histoires s'adressent d'abord aux enfants. Puis, à travers eux, on vise les parents puisque ce sont ces derniers qui vont lire l'histoire aux plus jeunes. Sans oublier, bien entendu, l'employée de maison qui sera sûrement ravie de l'intérêt que ses employeurs portent à ses origines », indique l'auteure en précisant que les thèmes abordés ne sont pas nécessairement les plus intéressants sur le plan touristique. En faisant ses recherches sur Internet et en se basant sur les documents fournis par les ambassades, elle a en effet retenu ce qui interpelle l'imagination des enfants. « L'orphelinat des éléphants, les détails vestimentaires, les athlètes coureurs en Éthiopie, les montagnes de chocolat aux Philippines... »
L'auteure et l'illustratrice ont également mis un point d'honneur à recueillir des renseignements des employées de maison qu'elles connaissent.
« À la fin de chaque histoire, un tableau résume les informations essentielles sur chaque pays : nombre d'habitants, superficie, langues, drapeau... » Layla et Maya reconnaissent que les Libanais peuvent parfois se montrer racistes. « Pour casser ces stéréotypes, nous n'avons pas fait mention des employées de maison dans ces ouvrages. »
Ces publications aux éditions Turning Point ont bénéficié d'un financement de l'Agence canadienne pour le développement international à travers le soutien du bureau régional pour les pays arabes de l'Organisation internationale du travail. Cette collection a également été soutenue par le ministère de la Culture dans le cadre du projet FSP-Lecture publique et édition jeunesse (ambassade de France).
« L'OIT a initié une campagne de sensibilisation et de soutien aux initiatives nationales pour la protection des employées de maison, fait remarquer Layla Zahed. Cette campagne, qui vise à transmettre le respect et la compréhension des travailleurs migrants au Liban, englobe les écoles, les institutions publiques et privées et les jeunes. »
La littérature pour la jeunesse a toujours été utilisée partout dans le monde afin de permettre une socialisation culturelle, transmettre des connaissances sur sa propre culture ou sur celle d'autrui et susciter des comportements vis-à-vis de sa culture d'origine et des cultures étrangères. Cette collection contribue certainement à promouvoir l'ouverture et la connaissance de l'autre. « Pour contrer l'indifférence, insiste l'auteure, pour promouvoir le respect et l'appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d'expression et de nos manières d'exprimer notre qualité d'êtres humains. » Des intentions hautement louables.
Dans la cellule familiale libanaise, l'employée de maison est presque devenue une constante. Ces nounous migrantes, isolées dans la maison de leurs employeurs et confrontées à un travail souvent déprimant, trouvent souvent une consolation en dispensant aux enfants dont elles ont la charge l'amour et le soin qu'elles aimeraient pouvoir donner à...

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