Compatissant, je suggère que l'on consente à leur accorder une maison de retraite et au besoin, une dotation. À la vérité, ils n'en demandent pas tant. Il se contenteraient de plusieurs portefeuilles (les nôtres). Ils ont été présidents, Premiers ministres, ministres, et tout et tout. Et leur gestion des affaires publiques... Ce sont des choses qu'on ne peut pas oublier. Les guerres qu'ils ont provoquées, les discours de bas étage, les intrigues, les magouilles qu'ils ont injectées, etc.
Ce ne sont pas de grands génies, mais ce sont quand même de grands manipulateurs. Ils mêlent agréablement l'argent à la politique. Le premier morbide, le deuxième cupide, le troisième avide, le quatrième livide, le cinquième impavide etc., etc. En fait, ils sont vides de sens. Leurs ministères successifs n'étaient en somme qu'une suite de cabinets particuliers, dans lesquels ils « auscultaient » notre anatomie économique. À tel point que, dépouillés de nos ressources, nous sommes devenus adeptes du naturisme. Ils ont la même mentalité, ils auraient pu s'entendre. Mais ils ne s'écoutent pas, ils se détestent. La carte géographique du Liban est réduite à leurs rectangles sécuritaires.
Nos nerfs trop sensibles se crispent à la pensée de les revoir dans l'hémicycle. Ils promettent de changer de disque. À quoi bon si le Liban aime les rengaines. Que peut-on craindre encore de ces politiciens usés, avachis, délabrés ? La première fois, il y a eu le 13 avril 1975, la deuxième fois, l'accord du 17 mai 1984 ; la troisième fois, l'accord de Taëf de septembre 1989 ; la quatrième fois, le clash du 13 octobre 1990, et, pour couronner le tout, le 7 mai 2008. Maintenant que nous sommes immunisés, qu'est-ce qui peut encore nous arriver comme tuiles, D'ailleurs, d'une population aussi sage, modérée et, de surplus, centriste, on ne saurait plus accepter une politique d'aventure. Mais avec ces Homo sapiens de la chose publique, on sait où l'on va : à la catastrophe.
Mais, chers compatriotes, tout vaut mieux que de revenir à la préhistoire !