Grâce à ce système de liaison, « le Liban, qui achète de l'électricité à la Syrie depuis dix ans, pourra commencer à se fournir en courant auprès de l'Égypte », a expliqué le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Alain Tabourian, lors de la cérémonie qui s'est déroulée en présence de ses confrères de l'Industrie, Ghazi Zeaïter, de l'Agriculture, Élias Skaff, et de l'Économie et du Commerce, Mohammad Safadi, ainsi que de ses homologues égyptien, syrien et jordanien, et de plusieurs députés et responsables économiques.
Alain Tabourian a également souligné que cette liaison électrique « permettra de renforcer le réseau libanais et contribuera à résoudre le déficit en courant dont souffre le pays ». « Il ne s'agit toutefois que d'une solution momentanée à notre crise énergétique, a-t-il ajouté. Notre devoir est de faire en sorte que le pays puisse produire suffisamment de courant pour répondre à ses besoins. Dans ce cas, le système de liaison interarabe nous permettra de combler tout déficit soudain. »
Le ministre de l'Énergie et de l'Eau a en outre affirmé que « les études approfondies que nous avons menées montrent que les problèmes électriques du Liban ne sont aucunement irrésolubles ». « À court terme, il suffit de mettre en place de nouvelles unités de production qui utilisent des combustibles liquides ou du gaz naturel, a-t-il précisé. Le coût de production d'un kilowatt/heure sera alors divisé par deux. La première de ces unités pourrait fonctionner moins d'un an après le lancement du projet et la dernière dans un délai de deux ans. À moyen terme, il faudrait construire de nouvelles centrales qui utilisent plusieurs types de combustibles, sachant qu'un tel chantier pourrait être achevé pendant le mandat du président Sleiman, soit dans un délai de cinq ans. Sur le plan administratif, il faudrait restructurer l'Électricité du Liban et embaucher de nouvelles compétences au sein de cette institution. »
De son côté, le ministre Safadi a salué l'établissement de la liaison électrique « qui permettra de renforcer la croissance des pays arabes concernés ». « Nous espérons que nous pourrons bientôt drainer le gaz arabe vers le Liban et établir des liaisons ferroviaires entre notre pays et les pays arabes voisins », a-t-il ajouté.
Abboud
Le président de l'Association des industriels, Fadi Abboud, a pour sa part déploré une disparité des coûts de production entre le Liban et les pays arabes, qui nuit, selon lui, à la compétitivité des produits libanais. « Le kilolitre de mazout coûte plus de 500 dollars au Liban et moins de 50 dollars dans d'autres pays arabes, a-t-il ajouté. De surcroît, certains pays arabes utilisent une main-d'œuvre étrangère dont le coût est inférieur de moitié à celui de la main-d'œuvre libanaise. Tous ces pays exportent leurs produits vers le Liban sans payer les moindres frais de douane. La politique de subvention de l'énergie adoptée par certains pays arabes nuit gravement au secteur productif libanais. »
Et Fadi Abboud d'appeler à la mise en place d'un système de commerce équitable entre les pays arabes.