Et les détenus en Syrie ?
Le camp dit de l'opposition dénonce, non sans raison, le scandale qu'ont constitué leurs 44 mois de détention abusive, et donc politique, tandis que la majorité préfère souligner l'intégrité qu'a démontrée le TSL à travers sa décision, intégrité mise en doute dès les premiers jours par la Syrie et ses porte-voix, pour on ne sait d'ailleurs quelle mystérieuse raison.
Si la politisation de la justice est inacceptable dans un État de droit - et c'est ainsi que nous voulons le Liban -, si une enquête sérieuse et approfondie est aujourd'hui indispensable pour épurer le corps judiciaire et punir les corrupteurs, je n'irai sûrement pas voter pour autant pour le camp de ceux qui, un certain 8 mars, avaient bruyamment remercié l'occupant syrien pour vingt années de justice exemplaire, et que n'émeuvent pas plus que ça les dizaines de Libanais encore détenus dans ses sinistres prisons...
Seraient-ils, ces pauvres bougres, moins innocents que Jamil el-Sayyed et Raymond Azar ?
Camille KASPARIAN
La phobie des couleurs
Quand deux sages confrontent leurs idées, dit un proverbe tibétain, ils en produisent de meilleures. Le jaune et le rouge mélangés produisent une autre couleur. Chez nous, en l'absence de sages et avec la confiscation de la démocratie par nos chers candidats, ceux-là nous font voir de toutes les couleurs. Il suffit d'un petit tour dans la capitale pour subir le choc de ces panneaux de toutes les formes, sur lesquels chaque courant ou parti annonce ses intentions. Les chefs de file ayant adopté le rouleau compresseur comme emblème pour leur campagne, c'est le noir qui a été retenu pour asphalter les grandes artères de la capitale, et tant pis pour les ruelles adjacentes malchanceuses. D'autres, craignant l'échec, ont choisi le billet vert de l'Oncle Sam pour acheter d'avance les âmes qui vivent au jour le jour. Les bleus espèrent que le ciel restera clair douze mois sur douze et qu'aucun nuage ne viendra assombrir leur montée en flèche. Pour les oranges c'est la IIe République qu'il faudra bien vite remplacer par une troisième. Dans ce climat de défi, alors que depuis l'indépendance du pays en 1943 et à quatre reprises, le changement politique s'impose, les Libanais ont vraiment la phobie des couleurs. Ils se demandent surtout, vu la faiblesse de l'État qui n'offre plus d'espace institutionnel et aussi l'absence du Conseil constitutionnel, qui
pourra se prononcer le 8 juin prochain sur la
validité du scrutin.
Antoine SABBAGHA
La voie de l'avenir
L'affiche demande de voter orange. Sur la photo, une jeune personne le dit du bout de ses lèvres pulpeuses. En pendant, un jeune homme, le regard caché derrière des lunettes sombres, déclare vouloir, lui, voter pour le changement avec un air de défi assez juvénile. Cette campagne publicitaire censée attirer la jeune génération donne aux élections un aspect superficiel qui ne cadre nullement avec le sérieux des enjeux. Alors, de grâce chers concitoyens et en particulier vous les jeunes, en cette fatidique journée du 7 juin, votez pour le candidat de votre choix, mais pour cela, faites surtout appel a votre atout majeur : votez avec votre cerveau ; ne laissez pas vos émotions tracer la voie de votre avenir.
Dolly TALHAMÉ
Le camp dit de l'opposition dénonce, non sans raison, le scandale qu'ont constitué leurs 44 mois de détention abusive, et donc politique, tandis que la majorité préfère souligner l'intégrité qu'a démontrée le TSL à travers sa décision, intégrité mise en doute dès les premiers jours par la Syrie et ses porte-voix, pour on ne sait d'ailleurs quelle mystérieuse raison.Si la politisation de la justice est inacceptable dans un État de droit - et c'est ainsi que nous voulons le Liban -, si une enquête sérieuse et approfondie est aujourd'hui indispensable pour épurer le corps judiciaire et punir les corrupteurs, je n'irai sûrement pas voter pour autant pour...