M. Netanyahu, dont la coalition intègre des partis hostiles à cette solution à deux États, a estimé pour sa part que les Palestiniens devaient s'administrer eux-mêmes, mais n'a fait nulle mention d'un État palestinien proprement dit. « Nous ne voulons pas gouverner les Palestiniens. Nous voulons qu'ils se gouvernent eux-mêmes », a-t-il dit.
Cette question est un point de désaccord majeur entre les États-Unis et Israël. L'objectif de créer un État palestinien avait été réaffirmé fin 2007 à Annapolis par le prédécesseur de M. Netanyahu, Ehud Olmert, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, réunis dans le Maryland par George Bush.
M. Netanyahu prône pour sa part une approche combinant développement économique des Territoires et renforcement de la sécurité d'Israël. Il veut aussi que les Palestiniens reconnaissent le caractère juif de l'État d'Israël, condition inacceptable pour l'Autorité palestinienne qui en redoute les conséquences sur le dossier du retour des réfugiés de 1948.
« Les déclarations de M. Obama sont encourageantes, tandis que celles du Premier ministre Netanyahu sont une déception », a réagi Nabil Abou Rdainah, proche conseiller de Abbas, à Ramallah.
Pour l'administration Obama, la question israélo-palestinienne est cruciale dans l'optique d'un rétablissement de l'image et des relations des États-Unis avec le monde musulman. M. Obama voit aussi dans un progrès sur la voie d'une solution au Proche-Orient un moyen de convaincre les États arabes modérés de se joindre à lui dans le dossier du nucléaire iranien.
L'Iran a du reste occupé une large part des entretiens entre MM. Obama et Netanyahu dans le bureau Ovale. Barack Obama, qui a adopté une approche diamétralement opposée à celle que suivait l'administration Bush, a dit ne pas voir de justification à fixer un « calendrier artificiel » à la politique d'engagement qu'il tente de mettre en œuvre avec Téhéran.
Il a indiqué toutefois son souhait d'enregistrer des progrès avant la fin de l'année, et qu'il ne se priverait pas d'une « gamme de mesures », y compris des sanctions, si Téhéran poursuivait son programme nucléaire, dont Américains et Israéliens sont persuadés qu'il vise à doter la République islamique de l'arme atomique.