Une rétrospective Dubuffet en préparation à la galerie Mark Hachem

Mark Hachem, qui a démarré sa première galerie à Paris en 1966 sous le nom de galerie Vivendi - Mark Hachem, Place des Vosges, s'est d'abord intéressé aux œuvres d'artistes déjà reconnus de l'art optique, abstrait géométrique ou op art, tels le Hongrois Victor Vasarely, les Vénézuéliens Jesús-Rafael Soto et Carlos Cruz Diez. Ces trois artistes emblématiques lui ont permis de bâtir rapidement une solide clientèle européenne et moyen-orientale. Le hasard lui permet de rencontrer le sculpteur français Pollès qui vit en Toscane.
Esprit curieux, Mark Hachem n'hésite pas à participer aux foires internationales de Moscou, Shanghai, Art Chicago, Bâle et Miami. « J'ai un bouquet de quarante artistes européens, français, italiens, chiliens, belges que j'expose à Paris et aussi à New York. J'ai découvert, il y a six ans, l'artiste belge Youri, à la technique particulière et originale. Après l'avoir présenté à Bâle et à Chicago, ses œuvres connaissent actuellement un immense succès », confie-t-il lors d'un entretien accordé à L'Orient-Le Jour.

À Madison Avenue
En 2006, Mark Hachem décide d'attaquer le marché de l'art à New York. Il ouvre sa galerie à Madison Avenue, « une entité indépendante de celle de Paris » qui attire aussitôt financiers et banquiers désireux d'investir dans des collections d'art. C'est l'aubaine. Mais les deux galeries « défendent les mêmes artistes », dit-il. La première exposition inaugurale était dédiée à Vasarely. Le retour de cet artiste sur la scène artistique internationale a été accompagné d'un « succès phénoménal » surtout que l'exposition tombait au moment où Sotheby's et Christie's présentaient son œuvre lors d'une importante vente aux enchères. C'est aussi à ce moment que les prix des œuvres de Vasarely se sont envolés, atteignant le triple de leur estimation.
Mark Hachem s'est également intéressé à la peinture de l'Américain Sam Francis en consacrant une grande exposition dédiée à son œuvre colorée, attirant de nombreux collectionneurs. Expressionniste abstrait et célèbre pour sa peinture non figurative des années 70, Sam Francis s'inscrit dans les différents mouvements de son époque tels Rothko, Pollock, de Kooning, Kline.

Rétrospective de Jean Dubuffet
Malgré la grande crise économique, Mark Hachem concocte pour octobre 2009 une grande rétrospective des œuvres du fondateur de l'art contemporain, Jean Dubuffet. Pour mener à bien cette gageure, il rassemble, avec l'aide d'un grand collectionneur, les œuvres éparpillées dans les différentes collections.
Ouvert aux différents mouvements artistiques qui se développent au Moyen-Orient, le galeriste a récemment organisé une exposition ayant pour thème « Damascus Group Calling », qui a connu un grand succès. Les jeunes artistes tels que Safouan Dahoul, Sabhan Adam, Moustapha Ali et Yasser Safi montent en flèche. Sa galerie présente « des talents de notre région qui ont du potentiel. C'est surtout le talent que je recherche. C'est avant tout la recherche personnelle de l'artiste et non la renommée qui m'intéresse », précise-t-il.
En attendant la grande exposition Dubuffet, la galerie Mark Hachem ne chôme pas et demeure ouverte à la communauté libanaise. Prêt à se rendre utile, Hachem n'hésite pas à mettre sa galerie à disposition pour des événements à but non lucratif, telle la « Silent Auction », organisée en juin dernier par Seal et aussi une autre exposition des créations de bijoux signés Johanna-Laura Constantine, placée sous le patronage du consulat général du Liban. Hachem est habité maintenant par un nouveau rêve : celui d'ouvrir une galerie ayant pignon sur rue à Beyrouth. Ce sera sûrement chose faite très prochainement.