Le Liban, État et nation, est aujourd'hui confronté à trois sources majeures d'ingérence dans ses affaires intérieures : Israël, la Syrie et l'Iran. Et toutes trois se servent du même cheval de Troie : le Hezb.
Nul besoin de s'étendre sur les liens, plus qu'évidents, entre celui-ci et l'Iran, sinon pour rappeler que l'objectif ultime de la République islamique est d'élargir sa zone d'influence stratégique à travers sa mainmise sur la communauté chiite libanaise et, partant, sur le Liban.
Quant à la Syrie, il faudrait être de bien mauvaise foi pour ne pas reconnaître qu'elle se sert de ses alliés - comme elle les appelle elle-même -, menés par le Hezb, pour contrôler la scène politique libanaise.
Venons-en à Israël, que les Libanais sont quasiment unanimes à qualifier d'ennemi. Il y a, en effet, deux raisons au moins pour lesquelles l'État juif ne nous veut aucun
bien : implanter les Palestiniens et démontrer que la coexistence avec les musulmans est impossible. Or un État libanais, fort et démocratique, serait évidemment à même de s'opposer à l'implantation, tout en donnant l'exemple d'une coexistence réussie.
Et voilà qu'Israël se livre à d'importantes manœuvres militaires à la veille de législatives aussi serrées que cruciales, tout au moins pour les partisans d'un État souverain au Liban. L'ennemi voudrait-il donner un bon coup de pouce électoral au Hezb, grand pourfendeur d'Israël, qu'il n'aurait pas choisi meilleur timing...
Réfléchissons, en effet, au-delà des apparences :
1. Qui, au cours des quatre dernières années et sous différents prétextes, n'a eu de cesse de bloquer les institutions étatiques ?
2. Quelle merveilleuse opportunité pour Israël de détruire l'infrastructure du pays à la suite d'une provocation savamment mise en œuvre par ses agents, quand arriveraient au pouvoir le Hezb et ses
alliés ! Et qu'adviendrait-il de notre capacité à contrer l'implantation si, une bonne fois pour toutes, notre économie était à terre ?
Qu'Israël se serve donc du Hezb, nul n'en doute. Ce que je comprends moins, c'est que le camp du 8 Mars ait empêché la majorité parlementaire de consolider l'article de la Constitution interdisant l'implantation des Palestiniens au Liban.