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Nos Lecteurs ont la Parole

La véritable majorité

Raymond NAMMOUR
Le Tribunal international  pour le Liban vient de prendre une première vraie décision.
Il a ordonné de relaxer les quatre officiers supérieurs détenus depuis quatre ans dans l'affaire  de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Cette relaxe a fait des heureux et des moins heureux.
Les heureux sont ceux du camp de 8 Mars - Hezbollah, Amal, général Aoun - qui ont vu dans cette libération la confirmation de l'innocence du régime sécuritaire qui régnait sur le Liban du temps de l'occupation syrienne.
Les moins heureux sont ceux du camp de 14 Mars - Hariri, Joumblatt, Geagea, Amine Gemayel - qui ont accusé dès le 14 février 2005 le régime sécuritaire syro-libanais d'être à l'origine de l'assassinat de Rafic Hariri, ainsi que de tous les autres assassinats qui ont suivi.
S'il est en effet difficile de prouver, dans l'état actuel de l'enquête, l'implication directe des services sécuritaires de l'époque dans l'attentat du 14 février 2005, est par contre connue de tous la gestion directe, par ces mêmes services sécuritaires, des affaires politico-économiques du pays, aussi bien internes qu'externes, et cela pendant plus de quinze ans.
Les résultats de cette mainmise sont désormais connus de tous :
- Suppression des libertés politiques publiques et individuelles.
- Aliénation de l'indépendance et de la souveraineté nationale à des intérêts étrangers.
- Exil de plusieurs dizaines de milliers d'opposants à la mainmise syrienne.
- Détournement de dizaines de milliards de dollars des caisses de l'État.
- Assassinats politiques par dizaines.
- Création d'un mini-État au sein de l'État libanais à travers un appui inconditionnel des gardiens de la révolution iraniens venus au Liban pour mettre sur pied le Hezbollah.
Et la liste est loin d'être exhaustive.
C'est seulement à la lumière de ces résultats qu'on peut comprendre l'intense satisfaction du Hezbollah de la libération des quatre officiers, et surtout l'OPA (Offre publique d'achat) lancée par ce même parti contre le Tribunal international à travers les dernières déclarations de son secrétaire général.
Mais le plus choquant dans cette histoire, c'est d'entendre les ténors de 8 Mars discourir sur la justice, sur le droit et sur la moralité du corps judiciaire libanais.
N'est-ce pas le Hezbollah qui est à l'origine de l'enlèvement du Libanais Joseph Sader il y a plus de trois mois en plein cœur de Beyrouth ? N'est-ce pas le camp de 8 Mars qui plaide pour le maintien d'une pseudo-résistance armée, empêchant par là même l'avènement de l'État de droit ?
Il existe un dicton libanais qui dit : « Ceux qui ont honte sont morts ! »
N'empêche, la relaxe des quatre officiers n'est qu'un épisode dans le très long long-métrage de la période noire de l'histoire récente du pays. Les deux camps tentent, chacun à sa façon, d'introduire cet épisode dans la bataille électorale en cours. Les Libanais doivent en effet décider librement le 7 juin à quelle majorité ils vont confier les rênes du pays pour quatre ans. Certains voteront pour le 8 Mars, d'autres pas.
Et ceux-là sont la véritable majorité du pays.

Raymond NAMMOUR
Le Tribunal international  pour le Liban vient de prendre une première vraie décision.Il a ordonné de relaxer les quatre officiers supérieurs détenus depuis quatre ans dans l'affaire  de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.Cette relaxe a fait des heureux et des moins heureux.Les heureux sont ceux du camp de 8 Mars - Hezbollah, Amal,...

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