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Santé - Maladies inflammatoires

Seul un traitement de fond permet de bien contrôler l’asthme

La Journée mondiale de l'asthme, célébrée le 5 mai, a constitué une nouvelle occasion pour rappeler aux patients l'importance de suivre un traitement de fond pour guérir la maladie.
Il a suffi que les premières brises printanières se lèvent pour que la toux, les éternuements et les sifflements dans la poitrine soient une fois de plus au rendez-vous, rendant la vie insupportable aux milliers d'asthmatiques du pays. Une gêne essentiellement due à la pollinisation élevée au cours de cette saison.
« Le but du traitement, et notre but en tant que pneumologues, est de contrôler l'asthme pour permettre au patient de mener une vie normale, explique le Dr Carole Youakim, pneumologue-allergologue. Nous disposons pour ce faire d'un large éventail de produits qui permettent d'agir sur l'inflammation, qui se manifeste au niveau des voies respiratoires, pour prévenir les symptômes chroniques de la maladie, comme la toux ou l'essoufflement. Le traitement a pour but aussi de prévenir les lésions des voies respiratoires suite à l'inflammation chronique et aux crises d'asthme récurrentes. Il vise aussi à préserver la fonction pulmonaire et à permettre au patient de mener une vie normale pour qu'il puisse travailler, pratiquer du sport et dormir la nuit. »
Malheureusement, par manque d'adhérence au traitement et par manque de sensibilisation, 80 % des malades au Liban ont leur asthme partiellement contrôlé ou non contrôlé, « ce qui est grave, parce qu'ils peuvent atteindre un stade où ils ne répondront plus au traitement ».
Pour soulager les symptômes de la maladie, les patients ont ainsi recours aux bronchodilatateurs de courte durée d'action, « qui agissent uniquement sur les symptômes et non sur la maladie ». Mais le problème reste entier. En fait, selon la Global Initiative for Asthma, un « asthme est non contrôlé lorsque le patient utilise les bronchodilatateurs de courte durée d'action plus de deux fois par semaine ou qu'il en consomme plus de deux inhalateurs par an ». Ce qui s'applique à une majorité des patients au Liban et dans le monde, où deux millions de patients continuent à être admis chaque année aux urgences des hôpitaux à cause d'un mal asthmatique. « Une chose inadmissible, d'autant que nous disposons de bons produits qui permettent d'assurer un traitement de fond à la maladie, remarque le Dr Youakim, qui signale que des études internationales ont montré que la mortalité des suites d'un asthme modéré non contrôlé est aussi élevée que celle due aux crises d'asthme sévères.
« Il est important que les patients soient conscients de l'importance du traitement de l'asthme, parce qu'une inflammation non ou mal traitée entraîne une obstruction qui pourrait être irréversible, insiste le Dr Youakim. À ce stade, le patient ne répondra plus au traitement. Or, l'asthme est une maladie réversible. Il est donc important de commencer le traitement anti-inflammatoire le plus tôt possible pour que le patient puisse mener une vie normale. »

Impact sur la vie quotidienne
L'asthme est, rappelons-le, une maladie inflammatoire, chronique et obstructive des voies aériennes respiratoires. « Les causes de l'asthme ne sont pas encore très connues, mais nous savons qu'il existe des prédispositions génétiques à la maladie qui, associées à des facteurs externes, comme les pollens, la pollution ou encore la fumée, peuvent provoquer des crises chez les patients », souligne-t-elle.
Bien que fréquent essentiellement chez les enfants, l'asthme est une maladie qui peut apparaître à tout âge. Chez les personnes génétiquement prédisposées à développer la maladie, le stress peut être un facteur déclenchant d'un épisode asthmatique. « Chez les familles ayant des prédispositions génétiques, il faut surveiller les enfants dès leurs bas âge, note le Dr Youakim. Une intolérance au lait et des urticaires sont en fait des signes d'une prédisposition à l'asthme. »
L'asthme a par ailleurs un impact important sur la qualité de vie des patients. Une étude menée dans le monde montre en fait que 47 % des malades asthmatiques ne peuvent pas faire du sport, 33 % ne pratiquent pas une activité physique pour éviter les crises, 24 % sont gênés, 48 % n'arrivent pas à assurer leurs activités quotidiennes et 9 % des malades ont des problèmes au niveau sexuel.
« Il s'agit de problèmes gérables si l'asthme est bien contrôlé », affirme le Dr Youakim, qui souligne que, pour prévenir les crises aigues d'asthme, il est important de mener des tests cutanés pour identifier les pollens auxquels on est allergique. « Ainsi, le patient pourra éviter l'exposition à ces pollens et se faire aussi vacciner contre eux, explique le Dr Youakim. Malheureusement, le traitement vaccinal est long et s'étend sur trois ans, mais il donne une protection à vie. »
Et de conclure : « La maladie ne doit plus être un tabou. Nous disposons de traitements qui sont efficaces et les résultats sont très bons. »
Il a suffi que les premières brises printanières se lèvent pour que la toux, les éternuements et les sifflements dans la poitrine soient une fois de plus au rendez-vous, rendant la vie insupportable aux milliers d'asthmatiques du pays. Une gêne essentiellement due à la pollinisation élevée au cours de cette saison.« Le...

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