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Culture - Exposition

« Prêt-à-lire », ou quand les livres dialoguent

« Dialogue, design de livres d'Espagne et du Liban », qui se tient jusqu'au 27 mai à la villa Audi (Sofil) dans le cadre de l'événement « Beyrouth, capitale mondiale du livre », regroupe des ouvrages d'exception des deux pays.
Organisée par le ministère des Affaires étrangères et l'Agence internationale de coopération internationale, cette exposition prestigieuse, qui a circulé entre New York, Washington, Mexico, Buenos Aires, Sao Paulo et Madrid, a enfin jeté l'ancre à la villa Audi. S'articulant sur le design des livres dans le but de montrer le meilleur et le plus créatif de la production espagnole entre les années 2000 et 2006 (à laquelle on a ajouté certains titres jusqu'à 2009), cette exposition comprend plus de 450 titres d'éditeurs classiques et de maisons d'édition moins conventionnelles, et réalise une approche de l'industrie éditoriale de l'Espagne d'aujourd'hui, reflétant ainsi la participation d'un aspect essentiel dans la production du livre : le travail des graphic designers.
«Saisissant l'opportunité d'un tel événement et dans le but d'ouvrir un vrai débat-dialogue sur le livre, le ministère de la Culture et notamment Leila Barakat, coordinatrice générale de "Beyrouth, capitale mondiale", ont pris le train en marche et ont décidé de collaborer à cette manifestation culturelle et artistique, avoue Nadim Tarazi. En tant qu'opérateur, je me devais de sélectionner à mon tour des ouvrages libanais. »
La Maison du livre, aidée par Randa Abdel Baki, Antoine Abi Aad, Hassan Badawi et Bassam Kahwagi, a relevé le défi et montré dans un bref délai le meilleur de la production libanaise, tant pour son design que pour la qualité de sa fabrication et l'originalité de son contenu. « Quarante maisons d'édition ont répondu à l'appel, souligne Tarazi. Et le travail a été achevé grâce à ces professionnels qui ont œuvré bénévolement pour sélectionner et rassembler ces ouvrages. « C'est peut-être cela le miracle libanais, dit-il : travailler toujours dans l'urgence et savoir improviser. »

Innovation et évolution
La participation libanaise vient mettre donc en évidence la spécificité et les particularités de l'édition locale, à savoir : la multitude des langues et, plus encore, l'usage de plusieurs langues dans un même ouvrage. Également, le développement de la typographie arabe et les innovations de l'illustration dans les différents genres de livres, notamment dans le scolaire ou la jeunesse.
L'exposition confronte donc deux cultures différentes dans un même support, qui est le livre, les fait dialoguer et essaye de jeter des passerelles entre une production jeune et une autre plus ancienne et plus
expérimentée.
C'est l'écrivain et graphiste Enric Satué, devenu curateur à l'occasion, qui a effectué cette sélection de livres publiés par des maisons d'édition conventionnelles comme « Anagrama », « Tusquets », « Santillana » ou « Planeta », et d'autres non conventionnelles comme « Acantilado », « Actar » ou le « Circulo de Lectores ». S'étant consacré ces trente dernières années à l'analyse de l'industrie du design du livre, Satué, qui a adhéré à l'académie royale catalane San Jorge des beaux-arts », s'est vu décerner le « National Design Award ».
« Nous avons demandé aux éditeurs de faire un choix et de nous envoyer deux pièces de leur plus belle production de l'année, représentatives de leur travail. La même demande a été faite aux graphistes, explique Satué. Et au bout du compte, nous avons eu comme une arche de Noé », dit-il en rigolant. «L'essentiel était d'illustrer le graphisme et le visuel d'un livre quel que soit son genre. Cette exposition a abouti à deux constats, poursuit Satué : d'abord que le dessin a perdu de son aspect spécialisé. Aujourd'hui, les limites ont été abolies et ce sont des styles qui s'affirment : tendance baroque, minimaliste ou autres. Ensuite, c'est que la couverture, voire l'image d'un livre, est le dernier lieu de liberté de l'artiste car elle ne subit pas le contrôle des stratégies de marketing et de la politique économique. La couverture d'un livre qui doit être digne du contenu est à la fois annonce et enveloppe. » « Enfin, conclut-il, cette exposition a une empreinte esthétique et culturelle très espagnole. »

Tenue de scène
C'est dans cette ambiance élégante et intime, créée par Jaime Hayon, un designer multidisciplinaire de grande renommée, que s'affichent les livres dans leurs plus beaux apparats sur des tables éclairées par une lumière chaude et feutrée. L'atmosphère attractive des librairies d'antan est recréée et livres d'art, de jeunesse ou simples romans se côtoient et forment un
kaléidoscope harmonieux.
Cette exposition est l'occasion de comprendre, d'une part, que l'édition et la confection d'un livre sont devenues un véritable travail artistique et « d'équipe », comme l'a souligné Hayon, pour un meilleur rendement et un meilleur message. Et, d'autre part, de réaliser un vrai état des lieux de l'édition (livres libanais de qualité) pour ouvrir ainsi un dialogue avec les différents partenaires, faire évoluer la production locale et l'accéder à la scène internationale.
La révolution informatique, le développement rapide de l'Internet et, bien sûr, du e-book, ont changé le rapport avec le livre-objet.
En dépit de cela, le livre, grâce à ces artistes passionnés et chevronnés, parvient à s'imposer toujours comme véhicule important de la culture et du dialogue.
Organisée par le ministère des Affaires étrangères et l'Agence internationale de coopération internationale, cette exposition prestigieuse, qui a circulé entre New York, Washington, Mexico, Buenos Aires, Sao Paulo et Madrid, a enfin jeté l'ancre à la villa Audi. S'articulant sur le design des livres dans le but de montrer le...

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