Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a abondé dans le même sens: « Le texte a été adopté, donc il (M. Ahmadinejad) a échoué. » « À partir d'aujourd'hui, il y a un texte de référence qui concerne les discriminations », un « texte antiraciste majeur », s'est-il félicité. « Nous ne pouvions laisser notre détermination et le consensus être détruits par les instances isolées, l'intolérance et les incitations à la haine auxquelles nous avons assisté hier », a également commenté à l'AFP l'ambassadeur de Grande-Bretagne, Peter Gooderham.
Pour sa part, le chef de la délégation syrienne à Genève, Fayçal Mekdad, a appelé à la tolérance tout en expliquant que des divergences de vues sont toujours prévisibles lors d'une importante réunion sous l'égide des Nations unies. « En Syrie, nous considérons cela comme naturel. Les divergences peuvent être salutaires », a estimé Mekdad.
Lors de son intervention en séance plénière au premier jour de la conférence, le président iranien a critiqué la création d'Israël, le taxant de « gouvernement raciste ». Ses propos ont provoqué le départ de la salle des 23 pays européens présents. L'annonce de la présence de M. Ahmadinejad avait jeté un froid sur la réunion avant même son commencement, de nombreux pays craignant qu'il ne torpille l'évènement déjà hanté par le souvenir de 2001. Les États-Unis, Israël, l'Australie, le Canada, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne et la Nouvelle-Zélande avaient renoncé à y participer. Ces défections ont été suivies lundi par celle de la République tchèque, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne. Certains diplomates ont reconnu avoir également voulu accélérer le processus d'adoption pour éviter de nouveaux départs.
L'ONU a multiplié les efforts hier pour tenter de recoller les morceaux après cette première journée désastreuse et insisté sur l'importance de l'adoption d'un texte qui avait obtenu un large consensus lors de la dernière réunion préparatoire vendredi. Mme Pillay avait appelé lundi les États à ne pas laisser le président iranien torpiller la conférence, soulignant que son discours « n'avait rien à voir avec le fond de la conférence et ne devrait donc également en rien compromettre son résultat ».
De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a accusé hier le président iranien d'avoir délibérément détourné la conférence de l'ONU sur le racisme par ses attaques contre Israël. « Il est tout à fait regrettable que cette conférence ait été détournée par le président iranien pour des raisons politiques », a-t-il dit en visite à Malte.
Au final, le texte adopté a été nettoyé de tous les sujets de discorde. En particulier, les mentions d'Israël et de diffamation des religions, considérées comme des « lignes rouges » par les Occidentaux, en ont été retirées tandis que le paragraphe sur la mémoire de l'Holocauste était maintenu contre l'avis de l'Iran. Il réaffirme également la Déclaration et programme d'action de Durban (DDPA) de 2001.
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