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Culture - Décès

Maurice Druon, le dernier des partisans

L'écrivain et académicien français Maurice Druon est mort mardi à l'âge de 90 ans, a annoncé à l'AFP l'historienne et politologue Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française.
Écrivain très fécond, ministre des Affaires culturelles en 1973-74, Maurice Druon est décédé à son domicile
parisien.
Né le 23 avril 1918 à Paris, d'un père russe originaire d'Orenbourg dans l'Oural, il avait été élu à l'Académie française en 1966, à 48 ans. Il avait reçu en 1948 le prix Goncourt, le plus important prix littéraire français, pour son ouvrage Les Grandes familles.
Gaulliste de la première heure, résistant contre l'occupation allemande, Maurice Druon suit les cours de l'École libre des sciences politiques lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Élève officier de cavalerie, il s'évade en 1942 et rejoint Londres. Correspondant de guerre, il se consacre à la littérature dès la Libération, évoquant son expérience de combattant dans son premier roman, La Dernière brigade (1946).
Maurice Druon est l'auteur, avec son oncle l'écrivain Joseph Kessel, du Chant des partisans, devenu l'hymne des maquisards, aux heures sombres de l'occupation allemande.

Hommages de Sarkozy, Fillon et Carrère d'Encausse
Il avait publié la monumentale fresque Les Rois maudits, dans laquelle il évoquait la décadence des derniers Capétiens.
Hanté par le concept du déclin, il s'était insurgé maintes fois contre celui de la langue française, du gaullisme ou, selon lui, de la République.
L'un de ses derniers combats avait porté sur la féminisation des noms de métiers et fonctions dans l'Éducation nationale, proposée par le gouvernement du socialiste Lionel Jospin. Sur la féminisation, « tout le monde se couche, la droite se couche, mais les académiciens ne se coucheront pas», avait-il alors déclaré.
 « C'était un ami très proche, c'est une perte immense pour l'Académie », a dit Mme Carrère d'Encausse à l'AFP. «Il était la mémoire de l'Académie », a-t-elle ajouté.
Maurice Druon avait été élu secrétaire perpétuel de l'Académie française en 1985, une fonction de laquelle il avait démissionné en 1999 pour se consacrer à l'écriture.
Maurice Druon a consacré une grande partie de sa vie et sa carrière à la défense de la langue française, en tant qu'écrivain, député, ministre et académicien.
Pour Maurice Druon, la langue était une affaire d'État: lorsqu'il la jugeait attaquée, il rappelait un acte de 1752 de Louis XV, selon lequel les « règlements successivement faits » par l'Académie avaient été confirmés afin de «leur donner force de loi ».
Son œuvre est notamment marquée par la trilogie La Fin des hommes (Les Grandes familles (1948), La Chute des corps, 1950, Rendez-vous aux enfers, 1951) et par Les Rois maudits, devenu une série télévisée très populaire.
Le président français Nicolas Sarkozy a rendu hommage à l'académicien, le qualifiant de « grand écrivain, grand résistant, grand homme politique, grande plume et grande âme ». « Maurice Druon restera avant tout dans l'histoire comme celui qui a écrit Le Chant des partisans, avec son oncle Joseph Kessel. Il a risqué sa vie en résistant, et cette flamme, cette passion de la France et de la liberté, ne l'a jamais quitté », a-t-il souligné.
Le Premier ministre François Fillon a également rendu hommage à l' « homme d'action et d'intelligence, dont l'œuvre porte témoignage de l'histoire d'une génération ».
À 90 ans, Maurice Druon était le doyen d'élection de l'Académie française, le doyen d'âge étant l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, qui a fêté ses 100 ans en 2008.
L'écrivain et académicien français Maurice Druon est mort mardi à l'âge de 90 ans, a annoncé à l'AFP l'historienne et politologue Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française.Écrivain très fécond, ministre des Affaires culturelles en...

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