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Culture - Exposition

En couleurs et haute voltige technique, la vie de Charles Corm

Accrochage d'œuvres inédites et surprenantes signées Charles Corm, à la galerie Janine Rubeiz*
Il ne s'agit pas d'œuvres posthumes, et encore moins picturales, de l'auteur de La Montagne inspirée, mais d'une combinaison novatrice de photographie, d'art digital et de peinture présentée, pour la première fois à Beyrouth, par Charles Corm, homonyme et petit-fils du poète.
«Ces peintures sont les livres que je n'ai jamais lus, les mots que je n'ai jamais dits, les sentiers dans lesquels je ne me suis jamais aventuré. Ces peintures sont les rêves qui les remplacent», écrit Charles Corm dans le catalogue de présentation de sa toute première exposition à la galerie Janine Rubeiz.
Tout est dit. Car l'œuvre que donne à voir ce jeune artiste est une exploration éminemment personnelle d'un processus artistique pionnier, fondé sur des manipulations digitales avant-gardistes, voire «futuristes» et sur un procédé d'impression totalement nouveau, baptisé par ses créateurs californiens «Giclée». Lequel, pour résumer, donnerait à l'image photographique des couleurs «haute définition» à l'éclat inusable et un rendu de peinture (voir cadre ci-
dessous).
Arrière-petit-fils du peintre David Corm, fils d'un architecte et d'une peintre, Charles Corm, né en 1974, ne pouvait indéfiniment échapper à ses gènes. Ce jeune financier (maîtrise de finance à l'Université Dauphine à Paris et MBA à la Columbia Business School), ex-banquier d'affaires à Wall Street, aujourd'hui businessman et responsable de la maison d'édition La Revue Phénicienne fondée par son grand-père, n'a pas toujours voulu être artiste. C'est un peu par hasard qu'il s'est embarqué dans l'aventure artistique, à la suite d'un voyage en Chine en 2005. Charles Corm, féru d'informatique et d'interventions digitales, s'amuse à retravailler sur Photoshop les images qu'il a prises à Honk Kong, Pékin...
De manipulations en cadrages et exploration de différents logiciels, ses expérimentations, entamées donc par curiosité, vont le mener vers des représentations abstraites totalement éloignées de l'image initiale. C'est ainsi que naît une partie de son processus créatif. Le reste est affaire d'inspiration.
Charles Corm fait, en somme, une œuvre d'alchimiste. Un savant dosage de technique, d'inspiration et de «doigté» (dans les superpositions quintuplées de couleurs en transparence, notamment) qui recompose une image réelle en toile abstraite.
Ainsi, il est absolument impossible de retrouver, sous la forme florale à l'esthétique vénéneuse qui occupe l'intégralité d'une grande toile baptisée Lost (1m20 x1m), la rue de Hong Kong où l'artiste s'est senti perdu (d'où le titre inspiré du film Lost in Translation). Idem, dans La couleur de l'argent, celle des billets verts américains qui se transforment, au fil du processus artistique, en une composition bleue, évoquant une mer en remous... Boursiers ?
Pareil pour les enseignes à néon, d'un passage marchand en Chine, qui deviennent gouffre aspirant des taches de lumière défragmentée. Et toujours impossible, dans cette autre série de plus petit format (50 x 60cm), de discerner les rues ou les silhouettes à l'origine des compositions en gerbes et éclats de couleurs.
Des toiles d'une modernité absolue. Abstraites. Certaines quasi psychédéliques, d'autres plus paisibles. Mais toutes offrant à voir la «Vie en technicolor» (Life In Technicolor), titre de l'exposition qui se tient jusqu'au 29 avril.
* Galerie Janine Rubeiz, Raouché, imm. Majdalani. Horaires d'ouverture : du mardi au vendredi de 10h00 à 19h00, samedi de 10h00 à 14h00. Tél : 01/868290.
Il ne s'agit pas d'œuvres posthumes, et encore moins picturales, de l'auteur de La Montagne inspirée, mais d'une combinaison novatrice de photographie, d'art digital et de peinture présentée, pour la première fois à Beyrouth, par Charles Corm, homonyme et petit-fils du poète. «Ces peintures sont les livres que je n'ai jamais lus,...

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