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Première visite du nouvel émissaire des États-Unis au Soudan

Le nouvel émissaire des Etats-Unis pour le Soudan amorçait jeudi sa première visite officielle à Khartoum sur fond de tensions sur la question de l'aide humanitaire au Darfour, région de l'ouest du pays en proie à la guerre civile.

Le général à la retraite Scott Gration est arrivé à Khartoum avant l'aube pour un séjour d'une semaine, qui intervient près d'un mois après le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et contre l'Humanité au Darfour.

En réponse à ce mandat délivré le 4 mars, le Soudan a expulsé 13 ONG internationales importantes actives au Darfour, une province déchirée depuis six ans par un conflit complexe à l'origine de 300.000 morts selon l'ONU, 10.000 selon Khartoum.

"Nous devons trouver le moyen de remettre ces ONG à leur place, de revenir sur cette décision (de Khartoum) ou trouver un moyen par lequel éviter une énorme crise humanitaire", a déclaré cette semaine le président américain Barack Obama qui a nommé le 18 mars M. Gration à ce poste.

Les ONG distribuent l'aide alimentaire, offrent des soins médicaux et facilitent l'accès à l'eau pour les quelque 2,7 millions de personnes déplacées par les combats au Darfour. L'expulsion des 13 organisations menace à terme un million de personnes, a averti l'ONU.

Or le président soudanais a réitéré mercredi son projet de nationaliser l'aide humanitaire au Darfour, écartant ainsi un possible retour de ces ONG.

L'émissaire américain doit s'entretenir jeudi avec de hauts responsables du ministère soudanais des Affaires étrangères et pourrait éventuellement rencontrer M. Béchir, a indiqué un responsable.

"L'ambassade des Etats-Unis (à Khartoum) nous a dit clairement qu'il était ici pour écouter. Nous ne nous attendons pas à ce qu'il arrive avec un plan", a déclaré à l'AFP Ali Sadiq, porte-parole de la diplomatie soudanaise.

Scott Gration doit visiter le Darfour ce week-end. Barack Obama a indiqué que son émissaire devait tenter d'initier "des discussions entre les rebelles et le gouvernement de Khartoum qui pourraient aider, une fois pour toutes, à résoudre la situation au Darfour".

Celle-ci est l'objet d'une attention particulière aux Etats-Unis, où des groupes très actifs - comme Save Darfur - exercent une forte pression sur le gouvernement américain pour un règlement du conflit.

Le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, avaient signé en février au Qatar un "accord de confiance" visant à la tenue à moyen terme de négociations de paix.

Mais le JEM a signifié qu'il se retirait de ces pourparlers à moins que Khartoum n'autorise le retour des ONG expulsées.

L'émissaire américain doit aussi visiter Juba, la capitale du Sud-Soudan, et Abyei, région pétrolifère située à la lisière du Nord et du Sud, théâtre d'affrontements meurtriers l'an dernier.

Le Nord et le Sud du Soudan ont mis fin en 2005 à une guerre civile de 21 ans ayant fait deux millions de morts, mais la mise en oeuvre de l'accord de paix piétine.

Les relations américano-soudanaises sont tendues depuis le milieu des années 1990. Accusant le Soudan d'héberger des membres d'Al-Qaïda, les Etats-Unis ont imposé en 1997 des sanctions économiques à ce pays et bombardé un an plus tard un site de la capitale soudanaise.

Le nouvel émissaire des Etats-Unis pour le Soudan amorçait jeudi sa première visite officielle à Khartoum sur fond de tensions sur la question de l'aide humanitaire au Darfour, région de l'ouest du pays en proie à la guerre civile.
Le général à la retraite Scott Gration est arrivé à Khartoum avant l'aube pour un...