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Moyen Orient et Monde - République tchèque

Incertitude politique à Prague après la chute du gouvernement Topolanek

La démission du Premier ministre libéral ravive les craintes sur l'avenir de la ratification du traité de Lisbonne et le possible déploiement du bouclier antimissile américain.
Contraints à la démission mardi par un vote de défiance des députés, le Premier ministre libéral Mirek Topolanek a fait savoir qu'il envisageait de présenter sa démission aujourd'hui après son retour de Strasbourg, où il est intervenu dans la matinée devant le Parlement européen pour assurer que la chute de son gouvernement n'affecterait pas la présidence de l'Union européenne.
Depuis le vote de défiance, politiciens, experts et journalistes multiplient les hypothèses sur les scénarios politiques permis par une Constitution extrêmement vague, et les avis sont partagés sur la suite des événements. Mais ils s'entendent pour dire que la crise politique profite avant tout au très eurosceptique président tchèque Vaclav Klaus. « Il peut faire ce qu'il veut, la Constitution ne le limite pas », a ainsi déclaré Bohumil Dolezal, un analyste politique de l'Université Charles. D'ores et déjà, le Premier ministre a reconnu que son désaveu politique pourrait peser sur le processus de ratification du traité de Lisbonne, alors que le Sénat tchèque doit se prononcer prochainement, peut-être mi-avril. Il lui a fallu plusieurs reports pour parvenir à imposer aux députés le vote de ce texte destiné à réformer les institutions européennes, finalement adopté par la Chambre basse du Parlement à la mi-février. Le vote des sénateurs s'annonce très incertain, du fait de l'euroscepticisme de nombreux élus ODS, majoritaires au sein de la Chambre haute. Un rejet suspendrait définitivement le processus de ratification à Prague, avec le même impact que le « non » opposé par les Irlandais lors du référendum de juin 2008. « Les réformes ne sont plus à l'ordre du jour, l'échec du traité de Lisbonne est très probable et l'avenir des traités sur le radar (antimissile américain) est également incertain », soulignait mercredi le journal Lidove Noviny. Face à une opinion publique hostile et aux divisions des députés, l'accord tchéco-américain a déjà été retiré in extremis des débats parlementaires début mars, de peur d'un vote négatif. La politique de dialogue de la nouvelle administration Obama avec l'Iran et la Russie alimente aussi les doutes sur l'avenir du projet de déploiement antimissile prévu par l'administration Bush en République tchèque et en Pologne. Le mouvement « Non aux bases » s'est félicité hier de la chute de la coalition de centre droit. « Tout gouvernement subira le même sort s'il ose de nouveau œuvrer pour une base militaire étrangère sur notre territoire », a-t-il averti dans un communiqué.
Sur le plan économique, les analystes s'entendent pour dire que la chute du gouvernement tchèque, le troisième à tomber en quelques semaines en Europe de l'Est, après la Lettonie et la Hongrie, intervient au plus mauvais moment. Le processus de privatisation de la compagnie aérienne CSA, tout juste enclenché, et celui de l'aéroport de Prague-Ruzyne, encore en discussion, pourraient également être remis en question, selon le quotidien économique Hospodarske Noviny. Une victoire des sociaux-démocrates aux prochaines législatives pourrait également remettre en cause la politique de non-interventionnisme défendue par Topolanek dans son pays comme au niveau européen pour affronter la crise.
Contraints à la démission mardi par un vote de défiance des députés, le Premier ministre libéral Mirek Topolanek a fait savoir qu'il envisageait de présenter sa démission aujourd'hui après son retour de Strasbourg, où il est intervenu dans la matinée devant le Parlement européen pour assurer que la...

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