Alchimie mélodique
Témoin de cette fusion, le Concerto arabe, portant la signature de Marcel Khalifé et interprété à Washington par l'Orchestre philharmonique de Qatar sous la direction magistrale de Lorin Maazel. C'était là la « première » de cette œuvre dans laquelle non pas un seul instrument, mais tout un « takht » oriental (oud, bouzouk, qanun, ney et rek) a eu à dialoguer avec un vaste éventail de sonorités occidentales. Et la difficulté de cette expérimentation était d'éviter la domination de l'une ou l'autre des tonalités en intégrant une nouvelle harmonie. Pour Maazel, « il s'agit d'une pièce pleine de fantaisie et d'un apport fort à la musique classique ». A suivi une pièce dans cette même veine, toujours de Marcel Khalifé, intitulée Salute. Cette fois, il s'agissait d'un face-à-face, orchestre et tabla maniée avec brio par Bachar Khalifé (fils de Marcel). Une percée vers de nouveaux horizons et une nouvelle alchimie mélodique.
En seconde partie, la Cinquième symphonie de Beethoven, toujours sous la magique houlette de Lorin Maazel. Une soirée qui a donné le « la » de l'approche culturelle du Qatar d'aujourd'hui, attaché tout autant à ses racines orientales qu'à son ouverture sur le reste du monde. Il en a déjà donné un bel exemple avec son Musée d'art islamique, riche d'une des plus prestigieuses collections du monde, mise en valeur par une infrastructure high-tech et dont l'architecture contemporaine a été conçue par l'Américain d'origine chinoise Ming Pei, également architecte de la Pyramide du Louvre.
Par ailleurs, Marcel Khalifé et son ensemble al-Mayadin présenteront, le jeudi 7 mars, « Un hommage à Mahmoud Darwiche ».
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