Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

HRW appelle Damas à abolir sa Cour de sécurité, "pilier" de la répression

 L'association Human Rights Watch a appelé mardi la Syrie à abolir la Cour de sécurité de l'Etat, l'un des "principaux piliers de la répression" contre ceux qui défient l'autorité du gouvernement et dont les décisions ne sont pas susceptibles d'appel.

Dans un rapport de 73 pages, l'organisation de défense des droits de l'Homme dont le siège est à New York appelle également les Etats-Unis et l'Union européenne à faire pression sur Damas pour qu'il abolisse cette instance avant "tout nouveau progrès dans leurs relations avec la Syrie".

"La Cour de sécurité de l'Etat est l'un des principaux piliers de la répression en Syrie, un tribunal irrégulier qui fournit une couverture judiciaire à la persécution de militants et même de citoyens ordinaires, par les agences de sécurité syriennes", accuse la directrice de HRW pour le Moyen-Orient Sarah Leah Whitson.

Selon le rapport, 153 personnes ont été poursuivies devant cette instance sur la base de "vagues chefs d'accusation" lors de "parodieir insulté le président syrien lors de conversations privées".

Mohammed al-Husseini, 67 ans, a ainsi été condamné en 2007 à trois ans d'emprisonnement "car les services de sécurité l'ont entendu insulter le président syrien et critiquer la corruption" dans un café de Damas.

Un autre accusé a été poursuivi car des "informateurs ont déclaré qu'il avait insulté le président Bachar al-Assad en regardant la télévision au domicile de son oncle", poursuit l'association.

"Il apparaît que les Syriens ordinaires qui ne sont engagés dans aucune activité politique ne peuvent avoir une conversation privée et échanger des opinions sur leur gouvernement dans un restaurant et même chez eux", accuse Mme Whitson.

"Au lieu de s'attaquer aux authentiques problèmes de pauvreté, de corruption et des carences de l'environnement politique du pays, les autorités syriennes consacrent des ressources nationales à l'espionnage de leur propre peuple", ajoute HRW.

Pour HRW, la Syrie doit "dissoudre la cour" et "dépénaliser la liberté d'expression et d'association en révisant les vagues dispositions de son code pénal".

Les accusés n'ont aucune possibilité de "prouver leur innocence face aux chefs d'accusation bidons dont ils font l'objet", ne peuvent faire appel des jugements de la cour tandis que la plupart des procès se déroulent "en quatre audiences de courte durée".

L'association explique avoir fondé son rapport sur des entretiens avec d'anciens accusés, des avocats et des défenseurs syriens des droits de l'Homme ainsi que sur des "notes prises par des diplomates occidentaux, seuls observateurs extérieurs autorisés à accéder à la cour".

Le président Assad, dont le pays est accusé par Washington de soutenir le terrorisme, a amorcé un retour sur la scène internationale en se rendant à Paris l'année dernière. Depuis, les relations de la Syrie avec la communauté internationale se sont améliorées.

 L'association Human Rights Watch a appelé mardi la Syrie à abolir la Cour de sécurité de l'Etat, l'un des "principaux piliers de la répression" contre ceux qui défient l'autorité du gouvernement et dont les décisions ne sont pas susceptibles d'appel.
Dans un rapport de 73 pages, l'organisation de défense des droits de l'Homme...