Le cabinet de sécurité, composé de 12 ministres, est chargé de prendre des décisions majeures pour la politique israélienne qui sont ensuite entérinées par l'ensemble du gouvernement. Ce vote crucial est intervenu après un durcissement de la position israélienne sur les conditions de la trêve, notamment l'ouverture des points de passage avec Gaza.
Le Hamas « rejette ces conditions » qui « entravent délibérément les efforts égyptiens », a réagi dans un communiqué le mouvement islamiste. Israël « veut utiliser la trêve et Shalit à des fins politiques dans le cadre des tractations en cours » pour la formation d'un nouveau gouvernement, a précisé un porte-parole, Fawzi Barhoum.
Samedi, le Premier ministre israélien sortant Ehud Olmert avait fait valoir qu'il n'y aurait pas d'accord sans une libération de Shalit, un revirement qui a irrité le président égyptien Hosni Moubarak, dont le pays assure la médiation. M. Moubarak a accusé lundi soir Israël d'avoir partiellement fait marche arrière dans ces négociations qui visent à obtenir une trêve à long terme après l'offensive israélienne, qui a pris fin il y a exactement un mois. Mardi à Damas, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a fait porter à Israël « la responsabilité des entraves (...) pour parvenir à la trêve, en ajoutant une condition de dernière minute ». Même ton du côté de l'Autorité palestinienne. « La condition israélienne pour une libération de Shalit constitue un obstacle et nous mettons en garde Israël d'empêcher un accord de trêve », a déclaré à l'AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.
Le vote du cabinet israélien pourrait provoquer des tensions avec l'Égypte, un des rares pays arabes à entretenir des relations diplomatiques avec l'État hébreu. Le communiqué du cabinet a fait mention de « sa profonde appréciation des efforts des autorités égyptiennes pour parvenir à une consolidation du cessez-le-feu » et leur « disposition » à œuvrer à la libération de Shalit.
Ce revirement de M. Olmert a même été critiqué par Amos Gilad, principal responsable israélien des négociations avec l'Égypte, selon le quotidien Maariv de mercredi. « Je ne comprends pas ce qu'ils (au bureau d'Olmert) essaient de faire. Insulter les Égyptiens ? Nous les avons déjà insultés. C'est de la folie, de la pure folie », a affirmé M. Gilad dans des propos rapportés par le quotidien Maariv. « Les Égyptiens ont fait preuve d'un courage extraordinaire. Ils nous ont accordé une marge de manœuvre (...), ils manifestent une bonne volonté sans précédent. M. Moubarak a été juste. Le point de passage de Rafah (entre l'Égypte et Gaza) est fermé. Le Hamas est assiégé », a ajouté Amos Gilad, selon le journal. « Ils agissent (au bureau de M. Olmert) comme si Moubarak travaillait pour nous (...). Regardez ce qui se passe dans la région, la lave est en ébullition, ils (les Égyptiens) ont aussi les Frères musulmans, regardez ce qui se passe en Jordanie, en Turquie. Est-ce que vous voulez que nous les perdions tous ? » a également ajoué M. Gilad à propos des trois pays musulmans entretenant des relations diplomatique avec Israël.
Sur le terrain, l'aviation israélienne a bombardé une position du Hamas et sept tunnels servant à la contrebande dans le sud de la bande de Gaza près de la frontière avec l'Égypte, a annoncé un porte-parole militaire. Ces attaques ont été lancées pour répliquer à la poursuite des tirs de roquettes et d'obus de mortier de la bande de Gaza vers Israël, a ajouté le porte-parole.
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