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Stéroïdes anabolisants pour un corps musclé : attention, danger !

Stéroïdes anabolisants pour un corps musclé : attention, danger !

Leur souci principal est d'afficher un corps supermusclé, sans le moindre gramme de graisse, et des muscles bien dessinés, comme ceux des culturistes, souvent au détriment de leur santé.

Pour atteindre leurs objectifs, ils sont prêts à tout, notamment à se doper en ingurgitant, par voie orale ou par injection, des doses importantes de stéroïdes androgènes anabolisants et d'hormones de croissance humaines qu'ils achètent au Liban, en pharmacie ou au marché noir, sans la moindre prescription médicale. Adolescents ou jeunes adultes, entraîneurs sportifs ou simples adeptes des salles de gym, ils se concoctent des cycles de traitements de plusieurs mois, associant divers médicaments et préparations parfois douteuses, attentifs aux conseils d'autres utilisateurs, mais sourds aux mises en garde de leurs proches ou de médecins contre les dangers de telles pratiques. Quant aux moins téméraires, ils se contentent de consommer des protéines qu'ils estiment inoffensives et qui sont vendues librement comme compléments nutritifs.
Briller dans leur métier et s'attirer une importante clientèle est souvent le leitmotiv des entraîneurs sportifs qui ne lésinent pas sur les moyens pour se peaufiner un corps de rêve, stéroïdes et hormones de croissance aidant. Nombre d'entre eux participent parallèlement à des compétitions de culturisme et clament qu'ils n'ont d'autre choix que de garder le niveau international requis. D'ailleurs, leur décision de recourir à des produits dopants émane d'une volonté de ressembler à telle ou telle vedette internationale. Au fond d'eux-mêmes, certains ne peuvent s'empêcher de douter, et le tournant d'une carrière est parfois l'occasion pour eux de faire une pause, voire d'arrêter totalement leur consommation. Mais d'autres restent persuadés qu'ils font le bon choix et surtout qu'ils utilisent ces produits de manière bien étudiée.

Les conseils des amis
Wassim a 28 ans. Instructeur d'aérobic et de différentes disciplines sportives, étudiant parallèlement l'éducation sportive en France, il s'est essayé aux stéroïdes, la première fois, pour obtenir son diplôme. « Les autres étudiants avaient tous un beau corps, je ne pouvais pas me permettre d'être moins en forme qu'eux. Je devais à tout prix réussir », raconte-t-il. L'instructeur avoue aussi que ses muscles constituent son gagne-pain. « Un moniteur qui a un joli corps attire automatiquement une nombreuse clientèle dans ses cours de sport », constate-t-il. Wassim a donc associé des stéroïdes anabolisants et des hormones de croissance qu'il s'est fait injecter. « On m'a conseillé de les prendre par cycle, j'ai donc pris deux cycles de 4 semaines », précise-t-il, évoquant les conseils de ses amis culturistes. Le jeune homme est toutefois conscient que ces conseils ne sont pas nécessairement judicieux. « Les bodybuilders se considèrent tous médecins, or à peine 10 % d'entre eux sont instruits », observe-t-il. C'est donc sur Internet que Wassim est allé glaner les meilleures recettes, mais aussi les informations concernant les effets secondaires des substances. « Je prends des doses modérées, en injection, pour éviter les effets secondaires et je me fournis exclusivement en pharmacie où les produits sont plus propres et plus sûrs », dit-il. Achetant ces médications sans ordonnance, le jeune homme avoue toutefois n'avoir pas écouté les mises en garde des pharmaciens et des médecins qui ont essayé de le dissuader de se doper, persuadé qu'il prend toutes les mesures de précaution nécessaires. « Si ces produits sont en vente en pharmacie, cela veut dire qu'ils ne sont pas illégaux », persiste-t-il à penser. Il se déclare également prêt à redémarrer un nouveau cycle, une fois par an, si nécessaire. « Le seul problème auquel j'ai fait face, constate-t-il, est celui de la dépression lorsque les muscles reprennent leur taille normale, quelques mois après le traitement ». Wassim, qui a pris 7 kilos après son ingestion de stéroïdes, explique aussi qu'il se fatiguait beaucoup, en faisant du sport, parce qu'il était plus lourd. Mais je suis bien entraîné, fort heureusement », conclut-il.

Des traitements par cycles
Moins modéré, Pascal, 38 ans, entraîneur sportif particulier, a fini par douter, après avoir ingurgité pendant de nombreuses années différentes substances dopantes à fortes doses, par injection ou par voie orale, pour gonfler ses muscles, notamment des stéroïdes anabolisants, des hormones de croissance, et autres médications destinées à éviter les effets secondaires. Des produits qu'il achetait en pharmacie ou au marché noir. Il pense même aujourd'hui totalement cesser toute prise de stéroïdes ou autres produits dopants. « Il est temps que je me marie et que j'aie un enfant », dit-il, exprimant son désir d'avoir un enfant en bonne santé. Il faut dire que Pascal est culturiste et participe à de nombreuses compétitions où la concurrence est sévère. « J'effectuais les traitements par cycles de trois mois, avec des pauses d'un mois et demi », raconte-t-il. Jusqu'au jour où un champion de culturisme lui a dit qu'il prenait trop de produits inutiles, lui conseillant de ménager son corps et sa santé et de privilégier l'entraînement et une bonne alimentation. L'instructeur avait d'ailleurs commencé à ressentir un certain nombre d'effets secondaires. Il était devenu agressif, sans trop savoir pourquoi. « Mon cœur s'est également fatigué, car j'avais pris trop d'éphédrine, que j'associais à l'aspirine et à la caféine », poursuit-il. « J'avais aussi des douleurs aux tendons et aux articulations ». Pascal a alors réduit la variété des produits ainsi que les doses, mais refusé d'écouter son chirurgien qui, à l'occasion d'une opération chirurgicale, l'a mis en garde contre le gonflement de ses artères. « L'ego joue un rôle important dans cet attachement aux stéroïdes et autres », admet-il. « Lorsqu'on est convaincu que la prise de tels produits n'est pas nuisible, on n'écoute pas les médecins », ajoute-t-il carrément.
Pierre est également instructeur sportif, mais il refuse totalement de prendre des stéroïdes et des hormones de croissance. Il se contente d'ingurgiter des protéines et des vitamines et de s'entraîner plusieurs heures par jour. Conscient des dangers des produits dopants, il reste persuadé que les protéines n'ont, elles, aucun effet secondaire sur le métabolisme. « Je me sens bien, car protéines et vitamines protègent mes muscles et me donnent de l'énergie », dit-il.

Sourd aux supplications de sa mère
Sans le vouloir ou parfois sciemment, les instructeurs sportifs influencent les adolescents à la recherche d'une meilleure image d'eux-mêmes. Malek, qui a aujourd'hui 17 ans, a succombé un an auparavant à ce désir d'avoir un corps irrésistible. Sportif, habitué des salles de sport, il s'est essayé à tous genres de stéroïdes anabolisants pour donner à son corps qu'il n'aimait pas une allure plus sportive : « J'étais trop maigre, je voulais grossir un peu. » Après avoir recueilli ses informations sur Internet ou dans des livres, et demandé conseil à des utilisateurs de stéroïdes, Malek en est devenu accro. Les produits, il les achetait librement en pharmacie, sans ordonnance médicale. « Lorsqu'un stéroïde était interdit ou illégal, la pharmacie me le fournissait quand même, car j'étais devenu un habitué », raconte-t-il. Malek en voulait constamment plus, à tel point qu'il s'est même procuré au marché noir des produits qu'il croyait plus efficaces. « J'en ai acheté chez un ami, je n'étais pas sûr de leur qualité. Au bout d'un moment, j'ai réalisé qu'ils contenaient une grande partie de savon et d'huile », observe-t-il. Il faut aussi dire que les prix du marché noir sont nettement moins chers que ceux affichés dans les pharmacies, parfois dix fois moins chers. Malek a donc associé plusieurs stéroïdes, hormones de croissance et autres produits durant sept mois de suite, sans effectuer de pause. Il a aussi pris, sans consulter de médecin, mais après avoir glané ses informations sur Internet, des médicaments pour soigner les effets secondaires, notamment pour guérir l'acné et soigner l'atrophie testiculaire qui avaient découlé des substances dopantes. Il a même pris un dangereux diurétique, parce que son corps s'était rempli d'eau. Il était totalement sourd aux supplications de sa mère qui lui demandait constamment d'arrêter de prendre ces produits. « Je me fichais totalement de ma santé, je me fichais aussi totalement de mourir jeune. L'essentiel était que mon aspect me plaise, que je ressemble aux top models », affirme-t-il. Malek, qui pesait au départ 60 kilos, a atteint le poids de 77 kilos. Mais un jour, l'adolescent a commencé à perdre ses cheveux et l'aspect de son visage a changé. « J'ai pris un produit pour les cheveux, mais je ne pouvais rien faire pour mon visage. » C'est alors que le jeune homme a décidé de tout arrêter, car il ne pouvait supporter son nouveau visage.
Rémission ou guérison totale ? Seul l'avenir le dira.
Pour atteindre leurs objectifs, ils sont prêts à tout, notamment à se doper en ingurgitant, par voie orale ou par injection, des doses importantes de stéroïdes androgènes anabolisants et d'hormones de croissance humaines qu'ils achètent au Liban, en pharmacie ou au marché noir, sans la moindre prescription médicale....