Débat Le 14 Mars tire les leçons de Gaza au niveau de la stratégie de défense

Le comité de dialogue poursuivra lundi l’examen du dossier de la stratégie de défense et prendra connaissance de la vision de Boutros Harb et du Hezbollah sur ce plan. Dans l’attente, les ténors du 14 Mars ont évoqué l’expérience de la guerre de Gaza pour en tirer les conséquences au niveau de la stratégie de défense à adopter. C’est en principe lundi prochain que le comité de dialogue, réuni sous l’égide du président Michel Sleiman, au palais de Baabda, poursuivra l’examen de l’épineux dossier de la stratégie de défense. Au cours de cette nouvelle séance de travail, le député Boutros Harb devrait exposer sa vision sur ce plan, et, de son côté, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, pourrait soumettre aux membres du comité un document écrit reprenant les grandes lignes de la stratégie de défense, qui avaient été évoquées, oralement, par Hassan Nasrallah en juin 2006, lors du premier round de dialogue organisé alors sous l’égide du chef du Législatif, Nabih Berry. Notons dans ce cadre que le président Amine Gemayel, le général Michel Aoun et M. Samir Geagea ont déjà exposé au comité de dialogue leurs vues concernant la stratégie de défense. À l’initiative du président Michel Sleiman, une commission ad hoc, représentant toutes les parties participant au dialogue, devrait être formée afin d’élaborer une synthèse qui s’inspirerait des dénominateurs communs entre les différents documents présentés au comité de dialogue. Selon des sources bien informées, citées par le site nowlebanon.com, c’est au cours de la réunion de lundi que les parties prenantes au dialogue pourraient désigner leurs représentants au sein de la commission ad hoc susmentionnée. Dans l’attente des progrès qui devraient être enregistrés sur ce plan, plusieurs ténors de la coalition du 14 Mars ont commenté hier les résultats obtenus jusqu’à présent au niveau de la stratégie de défense, mettant l’accent sur les perspectives qui pourraient s’ouvrir à cet égard et, surtout, sur les leçons qui devraient être tirées de la dernière guerre menée par l’armée israélienne contre Gaza. Dans une interview express à la Voix du Liban, le président Amine Gemayel a souligné dans ce cadre que « la situation n’est pas encore suffisamment mûre pour aboutir à des résultats rapides lors de la réunion du comité de dialogue, lundi prochain ». « L’intérêt de cette réunion, a souligné le président des Kataëb, est que les leaders se réunissent autour de la même table et tentent de surmonter certains obstacles et assurer la stabilité par le biais du dialogue. Mais il ne semble pas que nous sommes en mesure de régler le problème, surtout après les dernières déclarations (de responsables du Hezbollah) dont il ressort que le Hezbollah reste attaché à la logique de la résistance. » Le dossier de la stratégie de défense a, d’autre part, été au centre de la réunion que le président du conseil exécutif des Forces libanaises, Samir Geagea, a tenue hier à sa résidence de Meerab (Kesrouan) avec le député Élias Atallah et le président de la Gauche démocratique, Nadim Abdel Samad. À l’issue de l’entrevue, Élias Atallah a souligné que « nous avons besoin, plus que jamais, de consolider le processus d’édification de l’État ». « Nous avons en effet été témoins de ce qui s’est produit à Gaza du fait du comportement absurde qui a fait fi des intérêts de la population et qui a utilisé celle-ci comme bouclier au lieu de la protéger », a-t-il ajouté. « Cela ne doit pas se reproduire, a déclaré Élias Atallah. Le Liban a présenté un modèle exemplaire qui est la résolution 1701, laquelle a protégé le Liban. » Rendant hommage à la « sagesse » qui s’est manifestée lors de la guerre de Gaza, M. Atallah a souligné que cette sagesse devrait se traduire au cours des séances de dialogue par l’adoption du principe de la neutralité du Liban et par « un rôle actif dans le processus de paix en gestation ». De son côté, le député Ahmad Fatfat a souligné que le Liban avait réussi à éviter que les événements de Gaza n’aient des retombées négatives sur lui « grâce à l’entente interne qui a eu pour conséquence de préserver la sécurité du pays et d’éviter que le Liban ne soit entraîné dans des aventures qui n’auraient servi ni ses intérêts ni ceux des Palestiniens ». « Cela a été rendu possible grâce au consensus libanais et à l’insistance à se conformer à la résolution 1701, a déclaré M. Fatfat. Cela a constitué un acquis important au niveau d’une vision commune relative à l’intérêt du Liban. La résolution 1701 a permis de défendre le Liban d’une certaine façon, et, à mon sens, cela pourrait jeter les bases d’une vision concernant la stratégie de défense. » Pour sa part, le conseil supérieur du PNL, réuni sous la présidence de M. Dory Chamoun, a mis l’accent sur la nécessité de mettre en application les résolutions précédentes du comité de dialogue, notamment en ce qui concerne l’armement palestinien en dehors des camps. « Il n’est plus concevable de passer sous silence ce dossier, a souligné le PNL. Un règlement de cette question refléterait un indice positif du changement de la politique de Damas à l’égard du Liban, du fait que les organisations concernées (par l’armement en dehors des camps) gravitent dans l’orbite syrienne. » En conclusion, le PNL a réitéré sa position concernant la nécessité de limiter au seul État libanais l’usage des armes. Abondant dans le même sens, l’ancien député Ghattas Khoury (Courant du futur) a souligné que l’État devrait être la seule autorité de référence pour toute stratégie de défense future, censée être basée sur le rétablissement de la souveraineté de l’État sur tout le territoire libanais.