Dialogue national : la quatrième série de discussions reportée à lundi Khalil FLEYHAN

Le quatrième round du dialogue national prévu pour aujourd’hui, et centré sur l’élaboration d’une stratégie de défense intégrant les armes du Hezbollah, a été reporté à lundi. La séance a été reportée au 26 janvier pour des raisons d’ordre technique, les dirigeants politiques étant occupés par le sommet de Doha qui s’est tenu lundi et la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres cette semaine. La séance de lundi prochain doit permettre à Boutros Harb d’exposer sa vue sur une possible stratégie de défense, tandis que Mohammad Raad remettra aux présents copie officielle de la stratégie de défense exposée par Hassan Nasrallah, peu avant l’offensive israélienne de juillet 2006, qui avait mis provisoirement fin au dialogue national. Rappelons que sur proposition du chef de l’État, une commission spéciale doit examiner, comparer et éventuellement harmoniser toutes les stratégies de défense présentées. La commission envisagée comprendra Nazem Khoury, le conseiller politique du président Sleiman, des experts militaires chapeautés par le général à la retraite Bassam Yahya, et un représentant de chacune des personnalités ayant présenté un projet. Il va sans dire que le prochain round de dialogue se tiendra dans un climat différent de celui qui prévalait voici un mois. L’offensive israélienne à Gaza et le sursaut de solidarité arabe qu’elle a provoqué va certainement influer sur la dynamique en cours, encore qu’aux yeux de certains, la réconciliation interarabe soit encore bien fragile pour préjuger des retombées qu’elle pourrait avoir sur la stabilité interne. Certes, soulignent ces milieux, une amorce de réconciliation syro-saoudienne a eu lieu et elle doit être confirmée sous la forme d’une prochaine visite du président Assad à Riyad. Mais si les différends personnels sont émoussés, les divergences politiques persistent. Entre le sommet de Doha et celui de Koweït, en effet, un profond désaccord persiste au sujet de l’initiative de paix arabe de 2002, défendue par les uns, déclarée morte par les autres. Les divergences portent également sur le caractère « arabe » du sommet de Qatar, auquel l’Iran a assisté et dont l’Autorité palestinienne était absente. En outre, aucune date n’a été fixée pour la formation de la commission ministérielle arabe qui sera chargée de fixer des mécanismes au processus de rapprochement et de réconciliation interarabe et interpalestinien. Enfin, la réunion de lundi prochain doit tenir compte d’une donnée militaire inédite, l’octroi de 19 Mig 29 russes au Liban, un cadeau du ciel pour certains, une offre embarrassante pour d’autres, qui en soulignent le coût et les risques.