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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-ONU Sleiman exhorte l’ONU à redoubler d’efforts en vue d’une paix globale au P-O

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a effectué une visite d’une trentaine d’heures au Liban, conférant avec Sleiman, Berry et Siniora, avant de prononcer un discours au Parlement et d’effectuer une tournée d’inspection au Liban-Sud. C’est pratiquement au pas de charge que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a effectué durant le week-end une visite d’une trentaine d’heures au Liban où il a conféré avec le président Michel Sleiman, le chef du Législatif Nabib Berry, le Premier ministre Fouad Siniora, avant de prononcer un discours au Parlement et de se rendre ensuite au Liban-Sud afin d’inspecter le contingent de la Finul de son pays (la Corée du Sud), ainsi que la ligne bleue (le long de la frontière avec Israël) et le quartier général de la Finul, à Naqoura. M. Ban a quitté Beyrouth tôt hier matin pour Damas. Il était arrivé à Beyrouth tard dans la soirée de vendredi, dans le cadre d’une tournée régionale. Cette visite a permis au secrétaire général de l’ONU de mettre en garde contre « toute agression (au Liban-Sud) qui risque d’ébranler la stabilité » dans la zone méridionale du pays, soulignant en outre, dans son discours prononcé au Parlement, que le Liban représente « le symbole de l’espoir en un Moyen-Orient pacifié ». Quant au président Sleiman, il a exhorté l’ONU à redoubler d’efforts en vue d’initier « un processus de paix globale dans l’ensemble de la région ». L’entrevue entre le chef de l’État et Ban Ki-moon a eu lieu samedi en début de matinée au palais de Baabda et a été axée aussi bien sur les développements à Gaza que sur la conjoncture au Liban-Sud. Le secrétaire général de l’ONU a rendu hommage à cette occasion à la coopération étroite entre l’armée et les Casques bleus, exprimant, d’autre part, sa satisfaction au sujet de l’évolution de la situation sur la scène libanaise à la suite de l’accord de Doha et de l’élection du général Sleiman à la présidence de la République. M. Ban a également rendu hommage à l’action entreprise par le chef de l’État, notamment au niveau de la relance du dialogue national et la formation d’un gouvernement d’union. Il a par ailleurs exprimé l’espoir que les prochaines élections législatives auront lieu dans un climat de « démocratie et de transparence », réaffirmant que l’ONU est disposée à fournir sur ce plan une assistance technique si le Liban en formule le souhait. Après avoir souligné que le tribunal spécial dans l’affaire Hariri entamera ses travaux comme prévu le 1er mars prochain, M. Ban a évoqué la situation à Gaza, stigmatisant les bombardements israéliens ayant visé certaines agences onusiennes et précisant qu’après la consolidation du cessez-le-feu, l’ONU prendra la tête d’une vaste opération internationale de reconstruction de Gaza. De son côté, le président Sleiman a souligné qu’Israël est responsable du torpillage des efforts de paix dans la région, appelant les Nations unies à accroître leurs efforts pour « initier un processus de paix englobant toute la région ». Le chef de l’État a réaffirmé l’engagement du Liban à respecter les résolutions internationales, « dont celle portant sur le tribunal international, mais loin de toute politisation ». Le secrétaire général de l’ONU s’est ensuite rendu au Grand Sérail où il a conféré avec le Premier ministre en présence du chef de la diplomatie, Faouzi Salloukh, du secrétaire général du palais Bustros par intérim, l’ambassadeur William Habib, de l’ambassadeur du Liban à l’ONU, Nawaf Salam, du président du comité de dialogue libano-palestinien, Khalil Mekkaoui, et du secrétaire général du Conseil supérieur de défense, le général Saïd Eid. Selon les sources du Sérail, M. Siniora a souligné la nécessité de « régler le problème fondamental qui se pose dans la région, à savoir l’occupation israélienne ». Dans une déclaration à la presse à l’issue de la réunion, le Premier ministre a précisé que M. Ban avait exprimé sa satisfaction au sujet de la condamnation par le Liban des tirs de roquettes contre Israël à partir du Sud et qu’il avait rendu hommage aux efforts déployés par le gouvernement en vue de mettre un terme à de tels actes. En réponse à la question des correspondants de presse concernant la recommandation sur l’annulation de l’initiative arabe de paix, adoptée par la réunion tenue par plusieurs chefs d’État vendredi à Doha, M. Siniora a déclaré : « Cette initiative de paix avait été adoptée lors du sommet arabe qui s’était tenu à Beyrouth en 2002 en présence de tous les dirigeants arabes. Son annulation nécessite donc un sommet arabe. » Au Parlement Peu avant midi, samedi, le secrétaire général de l’ONU s’est rendu place de l’Étoile où il a été accueilli à l’entrée extérieure du Parlement par le chef du Législatif. Après avoir passé en revue la garde d’honneur, M. Ban s’est dirigé vers l’hémicycle où l’attendaient les députés réunis en session extraordinaire, en présence des membres du gouvernement. Après une minute de silence observée en mémoire des victimes des bombardements israéliens à Gaza et de l’ancien député Mamdouh Abdallah, M. Berry a ouvert la séance en prononçant un discours d’une quinzaine de minutes, axé essentiellement sur la conjoncture régionale et la situation à Gaza. Le chef du Législatif a notamment reproché à l’ONU, plus particulièrement au Conseil de sécurité, sa léthargie concernant la crise du Proche-Orient et sa passivité face aux violations par Israël des résolutions onusiennes. Dans son allocution, M. Berry a commencé par mettre l’accent sur les traditions démocratiques qui caractérisent le Liban, précisant que « la première démocratie est apparue à Tyr 100 ans avant l’ère chrétienne ». Soulignant qu’il désire exprimer « la profonde inquiétude du Parlement libanais, de l’Union parlementaire arabe, de l’Union parlementaire des pays de l’Organisation de la conférence islamique et de la troïka des Parlements asiatiques, au sujet de l’usage constant de la force par Israël pour imposer de nouvelles réalités politiques et géographiques », M. Berry a évoqué dans ce cadre la situation à Gaza. « Israël a réussi à transformer Gaza en une vaste prison, a-t-il notamment déclaré. Il a réussi, par le biais d’une campagne d’information, à convaincre l’opinion internationale que Gaza est devenue une base de terrorisme d’où sont acheminées des armes en contrebande par le biais d’un nombre incalculable de tunnels. Progressivement, en raison des élections législatives palestiniennes dont les résultats n’ont pas été acceptés par Washington et Tel-Aviv, l’aubaine que constitue la démocratie s’est transformée en une cabale contre le peuple palestinien. » « En 1996, a ajouté le chef du Législatif, Israël avait bombardé un bâtiment de la Finul où plus d’une centaine de martyrs, dont la plupart étaient des femmes et des enfants, sont tombés sans qu’Israël ne verse des indemnités, ne fût-ce qu’à titre de compensation pour le bâtiment détruit qui abritait la force de la Finul. Cela l’a encouragé à réitérer son action à Gaza où des civils ont été bombardés, jusque dans les écoles de l’Unrwa. Israël n’a pas hésité aussi à bombarder les moyens de transport de la Croix-Rouge ainsi que les secouristes et les correspondants de presse, en ayant même recours aux bombes au phosphore. » Après avoir réclamé la formation d’une commission d’enquête internationale afin de « juger les dirigeants d’Israël pour crimes de guerre », M. Berry a déclaré que si les résolutions adoptées par l’assemblée générale de l’ONU et par le Conseil de sécurité, notamment les résolutions 194, 73, 237, 242, 338, 425 et 426, avaient été appliquées, l’ONU aurait « épargné au Proche-Orient toutes les guerres, et on n’aurait pas eu besoin d’appliquer çà et là de nouvelles résolutions ». Déplorant que les États-Unis aient imposé leur veto à toute résolution évoquant le droit au retour des Palestiniens, le président de la Chambre a souligné qu’Israël « s’est opposé au regroupement de 100 000 Palestiniens de Cisjordanie, de la bande de Gaza et des Arabes de 1948, de même qu’il poursuit la judaïsation de Jérusalem en forçant les Palestiniens à l’exode, en détruisant des habitations, en isolant Jérusalem de son environnement, en faisant des fouilles au bas et dans le périmètre de la mosquée al-Aqsa, en saisissant les papiers d’identité des Palestiniens, en construisant un mur sur les terres palestiniennes et en isolant Jérusalem-Est de la partie occidentale de la ville par le biais d’un mur de 11 kilomètres de long ». Dénonçant, au niveau arabe, « le maintien de l’occupation du Golan ainsi que la construction de colonies et l’exécution de projets touristiques et agricoles dans cette région, en violation de la loi et des résolutions internationales », M. Berry a souligné, au plan libanais, qu’Israël n’a « jamais respecté la convention d’armistice de 1949, ni le corps d’observateurs de l’ONU, ni les forces de la Finul, lesquelles, selon le témoignage du journaliste Robert Fisk, étaient 28 ans durant la risée des Israéliens ». « Le Conseil de sécurité, a ajouté le chef du Législatif, a adopté 76 résolutions appelant au retrait d’Israël du territoire libanais et au rétablissement de l’autorité du pouvoir libanais sur l’ensemble du territoire. La principale de ces résolutions était la 425, mais l’armée israélienne ne s’est pas retirée en application de cette résolution, mais du fait de la résistance. » Relevant qu’Israël continue d’occuper les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie libanaise de Ghajar, M. Berry a souligné que le Liban s’est engagé aujourd’hui à respecter la résolution 1701, comme il l’avait fait pour la 425, « mais Israël viole quotidiennement l’espace aérien libanais et enlève des citoyens ». Et d’ajouter : « Nos peuples constatent avec désolation l’impuissance des Nations unies, notamment du Conseil de sécurité, face aux défis auxquels est confronté le Proche-Orient. Nos peuples déplorent la passivité du Conseil de sécurité qui s’abstient d’assumer ses responsabilités vis-à-vis de la guerre barbare menée contre Gaza. Au nom des instances parlementaires que je représente, je tiens à souligner que pour sortir le Proche-Orient de la situation dans laquelle il se débat, il ne suffit pas d’adopter de nouvelles résolutions internationales, mais il faut s’atteler à une solution radicale reposant sur les résolutions internationales, notamment la 194, pour régler le problème des réfugiés. Il est nécessaire de garantir les droits des Palestiniens, notamment le droit au retour, le droit à l’autodétermination et à l’édification d’un État indépendant. Israël doit se retirer jusqu’aux frontières du 4 juin 1967, en application des résolutions 242 et 338, de même qu’il doit se retirer des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba en s’abstenant d’entraver notre droit à exploiter nos ressources hydrauliques. » Soulignant la nécessité d’abolir le droit de veto au Conseil de sécurité, M. Berry a déclaré que l’application des résolutions internationales « rétablira la crédibilité des Nations unies ». « Autrement, a-t-il conclu, il s’avérera que ce sont les États-Unis et non les Nations unies qui détiennent le pouvoir décisionnel à l’échelle internationale. L’administration Bush aura ainsi réussi à concrétiser le projet de marginalisation des Nations unies, comme le préconisait l’un des théoriciens de cette administration, Richard Perle, qui a écrit un célèbre article ayant pour titre “Adieu les Nations unies”. Nous, au Liban, nous refusons de dire adieu aux Nations unies car nous estimons qu’elles représentent une nécessité internationale. » Tournée au Liban-Sud Le chef du Législatif a été suivi à la tribune par Ban Ki-moon qui a prononcé une allocution d’une vingtaine de minutes portant sur la situation à Gaza et la conjoncture libanaise (voir ci-dessous). Au terme de sa visite au Parlement, le secrétaire général de l’ONU s’est rendu au Sud où il a effectué une tournée d’inspection le long de la ligne bleue, au QG de la Finul, à Naqoura, ainsi que dans le secteur de la localité de Tayr Debba, à l’est de Tyr, où sont déployés les Casques bleus sud-coréens. À l’issue d’une réunion de travail à Naqoura avec le commandement de la Finul, M. Ban a fait une courte déclaration dans laquelle il a rendu hommage à l’action conjointe accomplie par les Casques bleus et l’armée, soulignant que cette action avait réussi à concrétiser « certains objectifs importants de la résolution 1701 ». « Les Nations unies, l’armée libanaise, la Finul et Israël œuvrent ardemment en vue d’appliquer la 1701, a-t-il affirmé. J’ai rendu hommage au rôle accompli par la Finul pour appliquer cette résolution. Mais nous avons encore beaucoup à faire, et c’est ce que j’ai discuté avec les responsables au Liban. Je les ai incités à appliquer toutes les clauses de cette résolution. Nous avons également discuté de l’acheminement illégal d’armes vers le Sud et d’autres questions, dont le contrôle des frontières entre le Liban et la Syrie. » Un cri du cœur Au cours de sa visite au Grand Sérail, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rencontré un groupe d’enfants représentant plusieurs associations sociales. Un jeune garçon de 12 ans, Ali Ghorayeb, qui avait perdu un œil après avoir été blessé au visage lors de la guerre de juillet 2006, a donné lecture à cette occasion d’un émouvant message adressé à M. Ban, reflétant un cri du cœur des enfants libanais exprimant leur solidarité avec les enfants de Gaza. « Je suis venu, en ma qualité d’une des victimes de l’agression israélienne contre le Liban, en juillet 2006, pour vous transmettre mon témoignage. Ceux qui m’ont infligé ce handicap sont ceux-là mêmes qui provoquent d’autres handicaps à Gaza. Celui qui m’a privé de la joie de l’enfance est le même qui prive les enfants de Gaza de leurs rêves. Celui qui a brûlé ma maison et détruit mon école est le même qui détruit et sème la mort à Gaza » (...). Le secrétaire général de l’ONU s’est montré particulièrement ému par ce cri du cœur, affirmant qu’il transmettra ce message et qu’il œuvrera en faveur de la paix et de la stabilité dans la région.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a effectué une visite d’une trentaine d’heures au Liban, conférant avec Sleiman, Berry et Siniora, avant de prononcer un discours au Parlement et d’effectuer une tournée d’inspection au Liban-Sud.

C’est pratiquement au pas de charge que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a effectué durant le week-end une...