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Concert Des sonates vibrant de vie… Edgar DAVIDIAN

Deux jeunes talents pour servir de belles partitions nimbées de romantisme de Frantz Schubert et de César Frank. Féerie du piano et lyrisme du violon pour des sonates vibrant de vie. Par un froid de canard, un petit cercle de mélomanes est venu applaudir à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) deux jeunes interprètes, Michel Murr (violon) et Anna Mheryan (piano), dans le cadre des concerts de mardi soir organisés par le Conservatoire national supérieur de musique. Au menu, concis et d’une belle facture, deux partitions. Des sonates de Frantz Schubert et de César Frank. Ouverture avec le compositeur de Marguerite au rouet avec la Sonate en ré majeur op 137 pour violon et piano. Œuvre plutôt courte et nimbée d’un romantisme frémissant. Trois mouvements (allegro molto, andante, allegro vivace) pour traduire tous les clairs-obscurs de celui qui propulsa les lieder à l’avant-scène du monde de la musique. Monde coloré, tendre, entre joie et tristesse, entre dépouillement et fioriture pour celui qui ne savait jamais où l’entraînait la musique. N’a-t-il pas écrit : « Voulais-je chanter l’amour, cela m’entraînait à la douleur ; voulais-je chanter la douleur, cela me menait à l’amour… » Délicieux paradoxe et subtile indécision qui ravissent l’auditeur quand il se perd dans le lumineux dédale « schubertien »… Après un début légèrement marqué par le trac, le violon de Michel Murr a brillé par un jeu sûr et plein de sensibilité, attestant d’une belle technique dans l’art de pincer les cordes et la maîtrise de l’archet. Second opus interprété est celui de la Sonate en la majeur, du Liégeois César Frank, toujours pour piano et violon. Longue narration d’une grande difficulté technique avec variation de rythmes et de cadences. Narration aux embranchements multiples (allegro moderato, allegro, quasi lento, tempo d’allegro, recitativo, fantasia, allegro poco mosso) pour un dire musical entre sens de l’élévation et passion ardente. Les premiers accords du clavier, majestueux et graves, sont vite rejoints par un violon au lyrisme impétueux. Pour celui qui a été catalogué comme organiste et musicien d’église, on retrouve là un opus certes vibrant de vie et de spiritualité, mais aussi d’une grande difficulté technique. Entre cri et murmure, entre élan irrépressible et absolu détachement, entre grondement sourd et caresse furtive, entre vivacité et mélancolie, se déploie cette partition à l’esprit inventif, mais aussi certainement véhément. Avec des chromatismes accélérés, des cadences nerveuses, des rythmes d’enfer. Une sonate éruptive et lyrique à la fois, où violon et piano atteignent de grands moments de beauté sonore. Et les deux jeunes interprètes sont parfaitement à la hauteur du défi de cette partition dangereuse et ardue. Joli triomphe (pour une interprétation impeccable) aux dernières mesures qui arrachent une grande salve d’applaudissements d’un public religieusement à l’écoute, subjugué par cette partition révélant des tempéraments de feu. Pour garder cette magie de cinquante minutes de musique, la pianiste et le violoniste offrent, en bis, à l’auditoire, la sublime et rêveuse Méditation de Massenet. Irrésistible lyrisme du violon quand le clavier ouvre de grands pans d’azur…
Deux jeunes talents pour servir de belles partitions nimbées de romantisme de Frantz Schubert et de César Frank. Féerie du piano et lyrisme du violon pour des sonates vibrant de vie.
Par un froid de canard, un petit cercle de mélomanes est venu applaudir à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) deux jeunes interprètes, Michel Murr (violon) et Anna Mheryan (piano), dans le cadre des...