Les Césars sont orphelins

En 1998, la grand-messe du cinéma similaire aux Oscars de Hollywood se trouvait orpheline de César Baldaccini, créateur du célèbre trophée baptisé César et qui donna le nom à la manifestation française. Aujourd’hui, la cérémonie se trouve doublement orpheline, puisque c’est Georges Cravenne qui a disparu. Les Césars pour le cinéma, les Molières pour le théâtre, les 7 d’Or de la télévision... c’était lui. Le producteur et publicitaire Georges Cravenne, décédé samedi à l’âge de 94 ans, laisse derrière lui un parcours impressionnant. Créateur en 1975 de l’Académie des arts et techniques du cinéma, qu’il dirigera jusqu’à l’âge avancé de quatre-vingt-dix ans, Cravenne crée l’année suivante les premiers Césars. Une cérémonie conçue sur le modèle des Oscars qui, dit-il, « l’avaient fasciné depuis l’âge de ses treize ans ». Journaliste à l’origine, notamment au célèbre Paris Soir, de Pierre Lazareff, où il crée la rubrique cinéma, il s’était ensuite lancé dans la production de films, contribuant à la popularité de metteurs en scène aussi importants que Jean Renoir, René Clair, Henri-Georges Clouzot ou Max Ophuls. Un hommage spécial lui sera rendu le 27 février prochain, lors de la 34e cérémonie des Césars, la création dont il était le plus fier.