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Actualités - CHRONOLOGIE

Décès de Claude Berri, le « dernier nabab » du 7e art français

Le réalisateur et producteur Claude Berri, surnommé « le dernier nabab » ou « le parrain » du cinéma français, est décédé hier des suites « d’un accident vasculaire cérébral » à l’âge de 74 ans dans l’hôpital parisien où il avait été admis dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé son agent. « Claude Berri nous a quittés ce matin des suites d’un accident vasculaire cérébral survenu dans la soirée de samedi », a indiqué l’agence de communication Moteur!. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’hôpital de la Salpêtrière avait annoncé l’admission du cinéaste dans un service de réanimation. Dimanche, l’établissement avait précisé que « l’état neurologique » du célèbre producteur de cinéma était « très sévère » et qu’il souffrait d’un « hématome intracrânien ». M. Berri avait déjà été victime d’un accident vasculaire cérébral en 2006. Incontournable figure du 7e art en France, Claude Berri avait récemment produit Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon, plus gros succès français au box-office avec plus de 20 millions de spectateurs. Outre de nombreux succès populaires, il avait produit Tess de Roman Polanski et La reine Margot de Patrice Chéreau, ainsi que des films d’Éric Rohmer, Maurice Pialat, André Téchiné, Jean-Jacques Annaud, Claude Zidi, Alain Chabat, Les Inconnus ou Costa-Gavras. « Il était en train de réaliser avec François Dupeyron Trésor, une comédie avec Mathilde Seigner et Alain Chabat », son « vingtième film en tant que réalisateur, qui se poursuivra malgré sa disparition », a indiqué son agent. Auteur de plusieurs œuvres d’inspiration autobiographique (Le vieil homme et l’enfant), il avait connu le succès en réalisant Tchao Pantin qui avait valu à l’humoriste Coluche le César du meilleur acteur en 1984, ou encore Manon des sources et Jean de Florette tirés de l’œuvre de Marcel Pagnol, avec Yves Montand. Né Claude Langmann à Paris le 1er juillet 1934, ce producteur autodidacte, fils d’un fourreur et d’une ouvrière, avait pris le nom de Berri et s’était imposé dès son deuxième court-métrage, Le poulet, couronné d’un Oscar. Grand amateur et collectionneur d’art, il avait ouvert en mars dernier à Paris un lieu dévolu à l’art contemporain, l’Espace Claude Berri. Il exerce brièvement le métier de son père, se spécialisant dans les queues de vison... mais suit en parallèle des cours de théâtre et devient comédien. Le succès se faisant attendre, l’acteur endosse le costume de réalisateur. Incontournable, ombrageux, le plus puissant des producteurs français a alterné films populaires et œuvres plus exigeantes. Taciturne, il a promené son visage de clown triste dans des films tels que L’homme blessé (1983) ou Stan the Flasher (1990) de Serge Gainsbourg. « Difficile sur un tournage », car souvent « angoissé », jugeait l’actrice Carole Bouquet. Berri était « un homme triste capable d’être joyeux », selon l’Espagnol Pedro Almodovar, dont il a produit les premiers films. En 2003, dans un livre autobiographique, Autoportrait, il revenait sur les drames qui ont émaillé sa vie : le suicide de sa première épouse en 1997, la défenestration en 1998 de l’un de ses fils, le comédien Julien Rassam, devenu tétraplégique puis décédé en 2002, et deux graves dépressions. « C’est la souffrance qui m’a permis de l’écrire et de le terminer », déclarait-il. Compagnon de l’écrivain Nathalie Rheims, il était le père de trois fils nés de deux unions précédentes, dont Thomas Langmann, producteur d’Astérix aux Jeux olympiques. Le président Nicolas Sarkozy a rendu hommage au réalisateur et producteur, saluant « la figure la plus légendaire du cinéma français ». « Claude Berri, c’était l’acteur, le scénariste, mais surtout l’un des réalisateurs et producteurs les plus doués de sa génération. C’était le grand ambassadeur du 7e art français à travers le monde. Tous ceux qui l’ont connu ou approché sont en deuil », a déclaré le chef de l’État français. « Il savait œuvrer dans tous les registres et nous faire rire ou pleurer, mais surtout il amenait son public à réfléchir et à s’interroger, il éduquait le spectateur. Plus encore, il a mis en valeur tous les plus grands acteurs du cinéma français et révélé leur personnalité », a-t-il ajouté. « Cet homme de caractère laissera durablement son empreinte artistique. Pour beaucoup, il restera un modèle », a conclu M. Sarkozy.
Le réalisateur et producteur Claude Berri, surnommé « le dernier nabab » ou « le parrain » du cinéma français, est décédé hier des suites « d’un accident vasculaire cérébral » à l’âge de 74 ans dans l’hôpital parisien où il avait été admis dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé son agent. « Claude Berri nous a quittés ce matin des suites d’un...