Des tirs d’armes légères sur le Golan occupé depuis la Syrie

Un groupe de soldats israéliens et de civils a essuyé hier sur le plateau du Golan occupé des tirs d’armes légères en provenance de la Syrie, qui n’ont pas fait de victimes, selon une source militaire israélienne. « Dans l’après-midi, un certain nombre de balles ont été tirées de la Syrie en direction de soldats israéliens qui effectuaient des travaux près de la clôture », a dit un porte-parole de l’armée. « Personne n’a été blessé, mais un véhicule a été endommagé », a-t-il continué. L’incident, très rare dans ce secteur, s’est produit au moment où l’armée israélienne mène une opération militaire meurtrière dans la bande de Gaza. L’armée israélienne a déposé une plainte auprès de l’ONU à la suite de cet incident, a ajouté la source militaire. La radio israélienne a indiqué que ce tir pourrait être un « incident isolé » ou être le fait d’un « groupe palestinien ». Moallem Par ailleurs, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem a accusé hier Israël d’avoir commis des « crimes de guerre (...) en tuant des femmes et des enfants, des secouristes, des journalistes et en utilisant des bombes au phosphore blanc », des munitions controversées, a déclaré M. Moallem lors d’une conférence de presse commune avec son homologue brésilien Celso Amorim. Le ministre syrien a également critiqué le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a adopté jeudi la résolution 1860 appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza. « Le Conseil de sécurité aurait dû adopter une résolution contraignante sur un cessez-le-feu en vertu du chapitre VII, qui ferait état également des crimes de guerre commis » par Israël, a déclaré M. Moallem. Selon M. Moallem, des efforts syriens, français, turcs et qataris « sont déployés pour parvenir à un cessez-le-feu (à Gaza), au retrait des forces israéliennes de ce territoire, à une levée du blocus et à l’ouverture des points de passage ». M. Moallem a évoqué l’éventualité d’une conférence internationale pour la reconstruction de Gaza, après l’instauration d’une trêve entre les Palestiniens et Israël. Sur un autre plan, la Syrie a protesté auprès des dirigeants de l’ONU contre la distribution par Israël comme cadeau de fin d’année au personnel des Nations unies de vin provenant du plateau du Golan occupé par Israël. La représentation permanente d’Israël à l’ONU a reconnu avoir distribué ce vin. « Le plateau du Golan fait partie intégrante de l’État d’Israël et le vin produit dans cette région est l’un des meilleurs du pays. De sorte que nous sommes heureux de le partager avec nos collègues », a déclaré vendredi Mirit Cohen, porte-parole de la représentation israélienne. Dans des lettres au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et au président de l’Assemblée générale, Miguel D’Escoto, le représentant permanent de la Syrie, Bachar Jaafari, condamne le « comportement provocateur et irresponsable » d’Israël et demande à ce que le personnel de l’ONU n’accepte pas « ces cadeaux produits illégalement en territoire syrien occupé ». Israël a pris le plateau stratégique du Golan à la Syrie lors de la guerre des Six-Jours, en 1967, et il l’a annexé en 1981, une annexion qui n’est pas reconnue par les Nations unies. Les USA cherchent à affréter un bateau d’armes vers Israël Les États-Unis cherchent à affréter un navire marchand à partir de la Grèce pour livrer plusieurs centaines de tonnes d’armes à Israël à la fin du mois, révèlent des documents consultés par Reuters. Selon le Military Sealift Command (MSC) de la marine américaine, le navire transporterait 325 conteneurs standard de 20 pieds contenant des « munitions » et effectuerait deux trajets entre le port grec d’Astakos et le port israélien d’Ashdod entre la mi-janvier et la fin du mois. Une mention « matériel dangereux » figurant sur le carnet de bord ferait référence à des substances explosives et à des détonateurs, mais aucun autre détail n’est fourni. « Transporter quelque 3 000 tonnes de munitions en un seul chargement, c’est beaucoup », a déclaré un courtier maritime, sous le couvert de l’anonymat. « Ce genre de demande est plutôt rare et nous n’avons pas vu cela sur le marché depuis des années », a-t-il ajouté. Le département de la Défense, contacté par Reuters vendredi, n’a pas fait de commentaire. Le MSC assure le transport de blindés et de fournitures militaires pour les forces armées américaines en utilisant d’ordinaire sa propre flotte de bateaux, mais il lui arrive parfois d’avoir recours à des navires marchands pour des raisons de logistique.