Rechercher
Rechercher

Actualités

Théâtre Au Monnot ce mois : Joe Kodeih et ses émules… Zéna ZALZAL

« La vie de “jugle” est difficile » est une satire des machos libanais écrite, mise en scène et jouée par Joe Kodeih, au théâtre Monnot, à partir du 16 janvier. Même lieu, même date, mais dans la petite salle Acte : le « Retour de Charles de Gaulle» d’Hagop Der-Ghougassian*. Cela faisait 11 ans qu’il n’était plus monté sur les planches, Joe Kodeih, préférant se consacrer à l’écriture et à la mise en scène de pièces privilégiant les rôles féminins. On se souvient notamment de Matar Charles de Gaulle, de La peau d’Elisa ou encore d’El-Bagno… Sauf qu’à force d’observer le comportement de ses compères masculins – mais aussi le sien propre! – l’envie lui a pris d’en brosser un portrait mordant. Il en est sorti Hayet el-Jagal Soebé ou, si vous préférez, La vie de “jugle” est difficile, une pièce qui croque, avec drôlerie et ironie mais sans acrimonie, ce genre d’homme fort répandu – sous toutes les latitudes, peut-être un peu plus en Méditerranée – qui « a un phallus dans la tête ». Endossant à cent pour cent la responsabilité de sa comédie satirique, l’auteur et metteur en scène s’en est réservé l’unique rôle «à multifacettes», qu’il a développé sous la direction et les conseils de Jalal Khoury. Six stéréotypes Seul sur scène donc, Kodeih se glissera, l’espace de soixante-cinq minutes chaque soir, dans la peau de six stéréotypes de machos purement libanais. Plutôt cinq, le sixième pouvant tout simplement être une autocritique de Joe Kodeih lui-même, «jugle et antijugle à la fois», précise-t-il, modestement ! Quant aux autres figures, il s’agit essentiellement du «jugle du Facebook, de celui de Gemmayzé, du jugle des piscines (le maître-nageur), celui du supernight-club et le BCBG (ou fils à papa) ». Sauf que ces personnages caricaturaux dévoilent aussi, en arrière-plan, des phénomènes sociaux tout aussi caricaturaux et tout autant typiquement libanais, à l’instar de l’omniprésent valet parking, des friponneries administratives ainsi que différentes manifestations du show off, quasiment marque déposée de nos compatriotes. Attention, il ne s’agit pas de Stand Up Comedy, ni d’un théâtre de chansonnier, mais d’une structure dramatique où tous les personnages sont reliés. «Un vrai moment de théâtre» que Joe Kodeih espère partager, une fois de plus, avec le public. « Retour de Charles de Gaulle » Justement, pour ceux qui se souviennent de Matar Charles de Gaulle, l’un des grands succès de Kodeih (brillamment interprétée par Betty Taoutel il y a quelques années), voici le Retour de Charles de Gaulle: une adaptation libre de la pièce originale, signée Hagop Der-Ghougassian. Lequel s’est inspiré de «la dernière partie du texte de Joe Kodeih» pour mettre en espace une pièce axée autour des notions du temps et de l’attente. Et, par extension, de la condition féminine. «Il s’agit d’un travail collectif mené par moi-même, par Carla Dib qui, outre son interprétation des trois personnages de la pièce, a apporté sa contribution à l’écriture du texte, ainsi que par Marc Mourani, mon “troisième œil” qui nous a prodigué conseils et suggestions», indique le metteur en scène. Bien connu des habitués du théâtre Monnot pour sa patte reconnaissable d’éclairagiste talentueux, Der-Ghougassian, qui est diplômé de l’Iesav, est un passionné des planches, sous toutes leurs formes. En 2005, il s’était attelé à une adaptation libre de la pièce de Jean Genet, Sous haute surveillance, puis il avait signé la mise en scène, en… Roumanie, de Sindibad de père en fils de Paul Matar et le voilà qui s’essaye pour la troisième fois à «la mise en espace», précise-t-il. Présentée dans la petite salle du théâtre Monnot (la salle Acte), Retour de Charles de Gaulle est une petite pièce de trente minutes qui livre, devant un public rapproché mais restreint – 27 personnes par soir, pas une chaise de plus ! –, les confessions d’une femme, ses interrogations et ses doutes: sur l’amour, le temps, la société, la liberté… Signalons que les curieux peuvent découvrir cette pièce, programmée à 19h30 avant d’enchaîner sur celle du « jugle», dans la salle d’à côté, à 20h30. * « Hayet al-Jagal Soebé », à partir du 16 janvier jusqu’au 1er février, du jeudi au dimanche, au Monnot, à 20h30. « Retour de Charles de Gaulle », à partir du 16 janvier, à 19h30, salle Acte du théâtre Monnot.
« La vie de “jugle” est difficile » est une satire des machos libanais écrite, mise en scène et jouée par Joe Kodeih, au théâtre Monnot, à partir du 16 janvier. Même lieu, même date, mais dans la petite salle Acte : le « Retour de Charles de Gaulle» d’Hagop Der-Ghougassian*.
Cela faisait 11 ans qu’il n’était plus monté sur les planches, Joe Kodeih, préférant...