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En librairie Les mots pour conjurer la guerre Maya GHANDOUR HERT

« Some Remain, Some Fade Away » (Certains restent, d’autres s’en vont) de Oumaya Hamdan al-Kaissy au Nelson Publishing House. Dans un pays au bord de la guerre civile, une femme se trouve au bord de la crise existentielle. La torture mentale lui est insupportable. Comment accepter que des frères s’agressent, se déchirent et s’entre-tuent comme si c’était la chose la plus naturelle au monde ? Pour ne pas sombrer dans les méandres de la dépression, Oumaya Hamdan al-Kaissy a fait travailler ses mécanismes d’autodéfense. Et son arme à elle, c’est l’écriture. Elle présente ici ses écrits d’une manière chronologique, pour illustrer les développements de sa pensée en parallèle aux actions sur le terrain. Son premier opus, And I’ll Wait, a paru en 1966. Son deuxième ouvrage, intitulé Symbolism and Romantism In Lebanese Poetry, était surtout une étude des œuvres du poète Salah Labaki. Mais c’est surtout pour combattre la guerre et ses atrocités – qui l’ont privée de sa maison, de sa bibliothèque, mais aussi de son frère aîné et de quelques amis – qu’elle a rédigé deux romans : The Blue Coming with the Wind (1980) et The Point of the Compass (1978). Elle possède également à son actif une pièce de théâtre intitulée The Madman of Shanay, un pamphlet prémonitoire à la guerre civile libanaise. Dans une introduction signée Omran al-Kaissy, son artiste de mari note que son amour pour la musique, et notamment pour son piano qu’elle a fait évacuer de sa maison au premier cessez-le-feu, emplit sa vie. « C’est cette même harmonie qui se reflète dans ses écrits poétiques », indique al-Kaissy. Et pourtant, les messages – car ce sont de véritables SOS – que Oumaya nous adresse dans Some Remain ne prennent pas la forme de la poésie conventionnelle. Il ne s’agit pas non plus de texte en prose. Ni de journal intime, en dépit de l’ordre chronologique. L’auteure évoque ce qu’elle appelle « l’autre texte », celui qui se situe dans un espace mitoyen entre l’esprit et le cœur. Et qui est révélé grâce au troisième œil. Voilà donc les écrits d’une intellectuelle qui s’exprime le 17 avril 1981 et qui a clos ses pensées le 16 septembre 2006. Des mots de douceur, de douleur et de révolte, mais aussi d’amour et de pardon, dédiés à ses enfants : Diana et Rabih.
« Some Remain, Some Fade Away » (Certains restent, d’autres s’en vont) de Oumaya Hamdan al-Kaissy au Nelson Publishing House.
Dans un pays au bord de la guerre civile, une femme se trouve au bord de la crise existentielle. La torture mentale lui est insupportable. Comment accepter que des frères s’agressent, se déchirent et s’entre-tuent comme si c’était la chose la...